mardi 26 octobre 2010

Développement économique : les Communautés de communes trop frileuses

Les Communautés de communes n'investissent pas assez dans le développement économique, alors que c'est leur compétence obligatoire, la seule qui leur rapporte des recettes (vente de foncier, fiscalité sur les entreprises). Ce constat était dressé par certains auteurs en plein début de la crise économique et financière en 2008, ayant compris que le plan de relance passerait par les investissements des collectivités locales. Je ne connais pas assez de territoires pour comparer, mais, dans notre Communauté de communes, je ne peux qu'observer que le message a du mal à passer. J'imagine que nous sommes comme beaucoup de communautés, composés en écrasante majorité d'élus qui ne sont pas du monde de l'entreprise (chez nous 9 des 10 membres du bureau communautaire sont des fonctionnaires ou anciens fonctionnaires, souvent de l'Education nationale, mais il y a aussi la Défense, la Justice, et des salariés d'entreprises publiques etc). En outre, 60% du conseil communautaire est composé de fonctionnaires ou anciens fonctionnaires... Bref, si on ajoute à cela la sur-représentation des communes rurales dans ces instances, on arrive à cette situation de fossé entre les décisions économiques vigoureuses qu'il faudrait prendre, et les centres d'intérêt des élus ruraux.
Un exemple. notre Communauté va bientôt terminer la commercialisation de toutes ses zones d'activités économiques, et elle va se retrouver en situation de n'avoir plus aucun foncier à offrir aux entreprises pendant deux ans, parce que les élus des communes les plus rurales ont souhaité que l'on ne commence à étudier la réalisation d'une nouvelle ZAC qu'une fois la commercialisation des terrains de la zone près de l'A28 achevée. Or, cette commercialisation s'est trouvée accélérer et rapide depuis 2008. Au lieu de lancer l'opération d'une seconde ZAC à la sortie du même échangeur autoroutier (de l'autre côté de l"ancienne RN138 au lieudit "Le Cruchet"), ils ont préféré attendre, et repousser les études de réalisation de la ZAC suivante d'un an. Les même élus étaient d'ailleurs prêts à revenir sur des engagements de vente des derniers terrains disponibles, puisque les suivants n'étaient pas prêts à être commercialisés (aucune viabilisation).
Aujourd'hui les études d'urbanisme sont enfin lancées, et les spécialistes nous apprennent que cela va demander plus de deux ans avant de pouvoir commencer des travaux ! "Il ne faut jamais attendre qu'une ZAC soit commercialisée, avant d'en lancer une suivante" ont-ils dit. Nos élus ont suremement pensé que voila encore bien des technocrates pour aller affirmer comme ça que gouverner c'est prévoir.

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