Nous avons pour règle ici de ne jamais publier les commentaires qui sont anonymes ou noyés dans un collectif déresponsabilisant. Or, nous avons reçu un ensemble de questionnements et remarques suite à notre dernier propos sur le projet Concerto. Ces questionnements sont certes signés mais par une association qui n'a pas de porte parole ni de présidence et dont certains membres trichent avec les règles municipales n'hésitant pas à faire de fausses déclarations, par exemple afin d'obtenir une gratuité de salle de réunion (une conseillère municipale d'opposition). On a à faire ici à une structure non pyramidale avec 5 Présidents, ce qui est assez commode pour diffuser des messages à caractère caricatural, sans que l'on sache qui en est l'auteur. Cela a commencé par des tracts sur le marché de Noel 2023 contenant des propos mensongers, suivis de déclarations dans la presse entre avril et octobre 2024 et une réunion publique, fantasmatiques, reposant sur une méconnaissance du dossier et des amalgames volontaires. Il s'agit de techniques d'activisme politique, dont le but est de montrer que les autorités sont de méchants agents d'un capitalisme irresponsable. On affiche des sourires, méthode Tondelier Rousseau, mais on flingue avec des fake news (Julien Bayou), pour certains la fin justifie les moyens. Ceci étant, même avec les contradicteurs les plus actifs, on se doit de tenter le dialogue. C'est pourquoi, j'accepte bien volontiers de mettre en ligne nos échanges, en réponse dans le texte, mais il ne faut pas escompter de ma part de la câlinothérapie pour apaiser les crises d'éco-anxiété :
> Communiqué de presse du 25 octobre 2024 de l'association ODBBE « Orée De Bercé Belinois Environnements »
> Titre : Réponse à M. Le Maire d'Ecommoy et de l’article du 16 octobre 2024 sur son blog (https://unispourecommoy.blogspot.com/) à la suite de la réunion avec Concerto le 8 octobre 2024
> Monsieur le maire
> Nous souhaiterions répondre à votre note publiée le 16 Octobre sur le site « Unis pour Ecommoy » concernant le projet logistique de la société Concerto.
> Nous répondrons sur le fond et non sur la forme. Même si le ton quelque peu condescendant employé vis-à-vis des associations écologistes - et des journalistes - nous a quelque peu surpris.e.s.
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Vous diffusez des fausses informations, et vous voulez obtenir l'annulation de décisions démocratiques respectueuses des procédures. Vous avez promis lors de votre réunion publique que vous alliez "refaire le coup du pique-prune" et triompher à Ecommoy "comme à Bener". Vous êtes plus condescendants que les autorités auxquelles vous donnez des leçons. Vous serez d'autant plus surpris si vous prenez l'habitude de déformer les informations et de faire des extrapolations.
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> Premier point : Pas de friches, il est impossible que le bâtiment soit vide.
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J'ai écrit : "Les risques de friches sont quasi nuls". Et j'ai évoqué l'inopérance de l'argument des "consommations inutiles de terres", concept qui s'entend dans le temps, qu'il peut y avoir des périodes de non occupation mais que pour autant, il y aura de plus en plus de nécessité au réemploi des sites. C'est comme si on n'avait jamais autorisé l'usine BELIPA au prétexte qu'elle pouvait fermer un jour. Elle a fermé (178 salariés), puis il y a eu immédiatement de nouvelles activités d'entrepôts pour le transport en raison de la proximité de l'autoroute. Et bientôt, il y aura là du transport de bois et de déchets CSR pour une usine de pellets. Je vous laisse savourer ce précédent qui revitalise le territoire et redonne du travail à des dizaines de personnes, grâce au transport et à l'autoroute.
> Votre argument numéro un : C’est un projet en VEFA (Vente en l’état futur d’achèvement).
> Notre questionnement : Concerto nous a expliqué lors de la réunion du 8 octobre dernier (à laquelle vous étiez présent) que leur intention première est de trouver un locataire, préférablement à un acheteur. Que se passera-t-il donc à la fin du contrat de location, si celui-ci n’est pas renouvelé, et qu’aucun autre repreneur ne se présente ? Existe-t-il des garanties financières de la part de Concerto en cas de besoin de démolition et/ou de remise en état (pour votre information, nous n’en avons trouvé aucune dans les projets sarthois similaires actuellement en cours) ?
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Vous interprétez le propos de Concerto. Je n'ai pas compris la même chose que vous. Un promoteur a pour métier de vendre, pas de rester propriétaire, mais peu importe pour notre débat. Au fond, de quoi parlez-vous ? Il y a des textes normatifs sur le devenir des biens en cas de cessation d'activité. (voir article précédent du 29/09)
> Votre argument numéro deux : La ZAN va limiter le nombre de constructions dans les années à venir. Il y aura donc plus de demande que d’offre en termes d’entrepôts et celui-ci trouvera donc forcément repreneur.
> Notre questionnement : Savez-vous qu’il y a actuellement, rien qu’ en Sarthe, huit projets de plateformes logistique XL représentant un total de 400 000 mètres carrés d’entrepôts (sans compter plusieurs plans d’extension d’entrepôts existants) ? S’ils étaient tous construits, peut-on vraiment être certains qu’ils seront tous pleinement utilisés ?
Seront-ils tous construits ? Hypothèses à ce stade, vous pouvez espérer que si les projets les plus raisonnables sortent en premier, d'autres ne sortiront pas. C'est l'économie qui décidera -et parfois la justice. Mais, que ne comprenez-vous pas dans l'idée de modularité des bâtiments ? Un site peut être réutilisé pour autre chose que la logistique. Si certains sites très anciens dans certaines régions restent vides, c'est parce qu'ils n'ont pas été conçus favorablement en ce sens, ou/et qu'ils sont mal situés dans le contexte contemporain. Avec le ZAN, à l'avenir il faudra rendre à la nature pour pouvoir urbaniser ailleurs, donc les territoires où il y a des friches économiques définitives devront les réutiliser pour des logements ou des services, ou les renaturer (on le fait déjà en Sarthe). Vous auriez mieux fait d'aller au congrès des maires car la plupart d'entre eux et vos sénateurs veulent la fin du ZAN. Pas moi.
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> Deuxième point : La biodiversité et le paysage n’ont rien à craindre.
>Votre argument numéro un : Rien ne sera construit à moins de 5 mètres des orchidées sauvages.
>Notre questionnement : La société Concerto, sait-elle à l’avance où et comment ces fleurs sauvages vont se développer (avec une précision de 5 mètres) ? Le principe de la protection de la biodiversité c’est d’assurer à la faune et la flore suffisamment d’espace pour croître et trouver les endroits les plus propices à cette croissance.
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Le projet est situé sur un des 4 côtés possibles d'expansion, et pas en parallèle. Il reste 75% de chance que le vent souffle dans d'autres directions ... Mais ce ne sera jamais assez pour qui cherche la petite bête.
> Votre argument numéro deux : La haie bocagère est intégrée et mise en valeur devant le bâtiment.
> Notre questionnement : Il nous parait évident qu’une haie d’une telle richesse ne pourra que dépérir peu à peu si elle se trouve prisonnière, enchâssée sur trois côtés, par un bâtiment de 15 mètres de haut. Ce point mérite clairement une étude plus approfondie avec l’aide d’agences spécialisées.
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Une haie d'une "telle richesse" ? Ah bon ? Elle aurait plus de valeur que les haies qui sont taillées au décimètre de largeur voire détruites par les agriculteurs du coin ? Les inventaires ont été faits, c'est une haie sans enjeu particulier, ce sont les élus qui ont prévu son maintien dans le PLUi. Concerto est labelisé BREEAM
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> Votre argument numéro trois : Du coté de Fontenailles, il y aura un merlon et des arbres de haute tige (une simulation 3D est ajoutée).
> Notre questionnement : Notre simulation ne donne pas tout à fait le même résultat, le bâtiment nous paraîtrait beaucoup plus visible. Et puis, combien d’années faudrait-il patienter avant que ces arbres de haute tige n’atteignent la hauteur présentée par Concerto ?
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"Votre simulation" ? Si je comprends bien, vous raisonnez à l'échelle de l'intérêt individuel du riverain ? Mais je croyais que vous défendiez la planète à long terme ? En droit, il n'y a pas motif à fragilité, le pétitionnaire fait de son mieux. Aujourd'hui il n'y a pas de haie à cet endroit et demain il y en aura une en pousse.
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> Troisième point : Nuisances et camions
> Votre argument numéro un : l’entrepôt est prévu pour le fret qui entre et repart de l’autoroute.
> Notre questionnement : A la Ferté-Bernard, la société GLP présente actuellement un projet logistique plus vaste mais très semblable à celui d’Ecommoy (repreneurs non connus, 15 mètres de haut, séparé en cellules de 6 000m², proximité immédiate d’une sortie d’autoroute…). Le dossier de demande d’autorisation environnementale que nous avons étudié contient une étude projective du trafic camion escompté. Selon eux, 40% des poids-lourds ne passeront pas par l’autoroute et emprunteront les nationales ! Seriez-vous en possession d’informations qui nous permettraient de comprendre pourquoi une telle différence (0% à Ecommoy, 40% à la Ferté), nous vous serions reconnaisant.e.s de bien vouloir les partager avec nous.
Vous admettez donc que vous extrapolez sur notre territoire des considérations extérieures sans prendre en compte la spécificité de l'implantation écomméenne ? Forts de quoi vous affirmez dans la presse et en réunion qu'il va se passer la même chose. Ecommoy n'est pas La Ferté Bernard. Ecommoy est dans la Comté un Cul de sac pour les poids lourds, car si l'on veut monter au Nord on tombe sur la métropole du MANS, par son circuit légendaire qui plus est. Ecommoy est très strict sur les autorisations de traverser pour les PL. En voici la preuve. Figurez-vous que même pour les 24 Heures du Mans Poids lourds, le Maire d'Ecommoy a tenu tête aux demandes du Syndicat départemental et de la Préfecture de faire passer tous les poids lourds pendant la journée sur notre RD338. Voici la preuve avec l'arrêté du Maire de Mulsanne en 2023, qui n'a pas pu être appliqué car j'ai refusé de prendre la même décision afin de protéger le Belinois, ne serait-ce que pour une journée.
> Votre argument numéro deux : Il n’y aura pas d’éclairage la nuit. Ce ne sera pas Rungis.
> Notre questionnement : Le (ou les) repreneur(s) n’étant pas connu(s) à ce jour, comment Concerto peuvent-ils être aussi affirmatifs ? L’entrepôt peut très bien travailler pour une chaîne de supermarchés, livrer du frais (des cellules frigorifiques sont envisagées), et donc préparer ses livraisons la nuit. Et ne vous en déplaise, ce type d’entrepôt est absolument utilisable par les entreprises d’e-commerce (et beaucoup travaillent en 24/24).
> Là aussi, si le promoteur possède davantage d’informations, une meilleure communication serait bénéfique à tous.
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L'extinction nocturne est effectivement le moins certain des paramètres. Et ensuite ? Est-il interdit que les entreprises travaillent la nuit ? Cela n'a en tout cas rien à voir avec les autorisations de construire, juste un peu avec la législation ICPE, santé publique, droit du travail (Préfecture), et surtout encore une fois avec l'économie, d'énergie, et financière (autorégulation). En France, il n'y a pas de police politique, on ne peut pas forcer les entrepreneurs à vous parler sous la contrainte. Depuis le 26 août 1789 "Tout ce qui n'est pas défendu par la loi ne peut être empêché, et nul ne peut être contraint à faire ce qu'elle n'ordonne pas."
> D'un point de vue plus global, nous nous interrogeons fortement sur l’utilité de ce projet qui poursuit la course en avant d’une économie mondialisée tournée vers le seul profit des financiers. Quand donc allons nous arrêter ce modèle mortifère pour l’humanité ?
> Nous pensons sincèrement, monsieur le maire, qu’une meilleure communication et que des échanges plus respectueux ne peuvent que faciliter l’analyse des ce dossier, en même temps que l’information des habitant.e.s de ce territoire.
> Vous remerciant pour le temps que vous aurez bien voulu consacrer à notre réponse, et espérant de nouvelles opportunités de dialogue dans un proche futur,
> Nous vous présentons, monsieur le maire, nos salutations les plus respectueuses.
De telles considérations sur l'économie mondialisée vous appartiennent. Je suis proche d'en partager certaines. Mais les autorisations d'urbanisme sont délivrées sur des considérations de légalité et non d'opportunité. C'est à l'échelle des Parlements, des SRADDET (Schémas régionaux) et des SCOT (Pays du Mans) que ces débats ont lieu de manière documentée et démocratique.
Je vous remercie pour vos salutations respectueuses, et je vous rendrai respect à hauteur des considérations que vous aurez pour la Vérité.
Sébastien GOUHIER
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