dimanche 2 juillet 2023

Edito du bulletin municipal écrit en juin 2023 avant les émeutes : service public et violence

La qualité du service public ne saurait souffrir ni procrastination ni compromission.

 

Pris entre les reproches, d’un côté parce que les fauchages au bord des routes semblent tardifs, et d’un autre côté parce que nous fauchons trop souvent et détruisons ainsi la faune et donc la planète, que pouvons-nous dire ? Un écomméen nous écrit à présent presque toutes les semaines, et se déplace dans les instances départementales pour dénoncer la commune dans laquelle on procèderait en entretenant les bords de route, selon lui, à « l’extermination des pollinisateurs ».

Nous ne prétendons pas être parfaits, mais nous faisons ce qui est possible aujourd’hui.


Aucun de ceux qui nous admonestent n’a idée de ce qu’est devenue la gestion municipale, mais la peur les anime. Ce sont des peurs légitimes, qui ne sont pas prises à la légère. La peur d’un accident de la route par manque de visibilité contre la peur de la destruction des espèces. La surmédiatisation de notre société engendre la démultiplication des peurs, qui engendre la haine et la violence. Et la violence verbale, psychologique, voir physique, finit par atteindre les élus de la République.

Mais ces personnes oublient que les temps ont beaucoup changé. La France n’est plus un pays riche. Ce n’est pas un déclin, c’est la fin irréversible d’une ère, l’ère où l’Occident occupait la position centrale sur le reste du monde. Nous devons gérer les finances au plus près, et en même temps avoir de l’ambition pour notre ville.


Or, la taxe d’habitation n’existe plus et l’euphorie de l’immobilier des années 2000 non plus. La Communauté de communes capte l’argent produit par les activités économiques à Ecommoy afin de l’utiliser pour les projets sur les communes de l’Orée de Bercé Belinois. Sur nos divergences avec la gouvernance de la Communauté de communes, je vous renvoie à la lecture de notre blog.


Nos moyens municipaux sont donc mobilisés au plus rationnel. Les effectifs en personnels sont limités, parfois les candidats de qualité font défaut, et cela nous amène à solliciter des contrats auprès d’entreprises. Cela coute souvent moins cher parce que nous n’avons pas à disposer nous-mêmes des matériels très couteux à acquérir et à entretenir. En faisons des commandes groupées avec d’autres collectivités nous négocions les prix, en pleine inflation. De ce fait, les prestataires ne sont pas forcément disponibles à tout moment pour toutes les communes. A cela s’ajoute, des normes toujours plus nombreuses et souvent contradictoires, comme débroussailler pour éviter les propagations d’incendie, mais préserver les espèces, ou construire en densité en ville et conserver des arbres etc. Les lois changent, de plus en plus vite, et donc les contraintes réglementaires ne laissent plus la possibilité de décider librement ce qu’il faut faire. La mairie devient le déversoir des frustrations.


Il faut renforcer les interventions d’arbitrage et d’autorité du maire, faire intervenir la police municipale. Cela engendre de nouvelles dépenses, que nous réalisons sans regret, car il y va de la qualité de la République et de ses services.


Nous avons ainsi terminé d’aménager nos nouveaux locaux de police derrière la mairie. Les travaux réalisés par nos propres agents ont forcément pris un certain temps dans le contexte décrit ci-dessus, et ils se sont accompagnés d’une réfection de la toiture qui était nécessaire. On peut se féliciter du dynamisme de nos projets par ailleurs, en voirie avec la fin des travaux de la rue Garnier, avec la concrétisation de la halte touristique proche de l’église, avec le prochain dépôt du permis de construire pour la rénovation de l’école R. Dronne. Je suis surtout satisfait de la finalisation du programme immobilier au pré de la Boissière avec les 42 logements à loyer modéré prioritairement fléchés pour les séniors par le bailleur PODELIHA. La rue de la Boissière qui desservira toute la zone est construite pour le compte de la commune et sera payée par notre budget principal en autofinancement.


Malgré l’inflation, nos finances restent saines, mais c’est au prix d’une adaptation des taux de taxe foncière que vous ressentirez dans quelques mois. Vous pesterez peut-être, mais vous saurez pourquoi. D’ailleurs, c’est ce qui me réconforte, car le conseil municipal en a décidé à l’unanimité. C’est parce qu’il sait qu’il n’y a pas de gaspillage ou de gabegie dans nos budgets, que nos efforts et notre sincérité pour une qualité d’action au service du public sont réels. C’est dans cette optique que les services départementaux du Trésor Public, reconnaissant la qualité de notre gestion financière, nous ont proposé d’être précurseurs dans la signature d’un engagement de partenariat Etat/commune. Toute cela ne peut perdurer qu’au prix d’un encadrement managérial clair et volontariste, tel que je m’efforce de le donner à la commune. 


Sébastien GOUHIER

Aucun commentaire: