vendredi 27 mars 2015

Baisse des déficits publics, serions nous en train de sauver la France ?

Cette semaine, une nouvelle attendue avec espoir comme la conséquence positive de l'austérité que nous vivons dans les collectivités publiques depuis quelques années, est arrivée plus tôt que prévu. Cette nouvelle qui n'est donc pas en soi forcément bonne, est bonne parce qu'elle survient déjà :

Le déficit public se réduit plus vite qu'attendu grâce aux baisses de dotations des collectivités locales.

Le gouvernement a commenté hier avec satisfaction les chiffres livrés par l’Insee sur la diminution du déficit public en 2014. Alors qu’un objectif de 4,4 % du PIB était prévu, le déficit public de la France devrait s’inscrire à 4 %. Un résultat, écrit Bercy, qui est « le fruit d’un effort continu, partagé par l’ensemble des administrations, de maîtrise des dépenses publiques ». Sauf qu’au-delà du triomphalisme gouvernemental, les chiffres de l’Insee montrent que la baisse du déficit est essentiellement due à la diminution de l’investissement des collectivités locales, ce qui n’est une bonne nouvelle pour personne.
Les chiffres sont clairs : le déficit de l’ensemble des administrations publiques est passé, entre 2013 et 2014, de 86,4 à 84,8 milliards d’euros. Mais en y regardant de plus près, on constate que le déficit de l’État, lui, a assez fortement augmenté (+ 4,9 milliards d’euros), tandis que celui des collectivités locales (administrations publiques locales, dans le vocabulaire de l’Insee) a diminué de 4,1 milliards, passant de 8,5 à 4,5 milliards d’euros.
 À propos de la diminution des besoins de financement des collectivités locales, l’institut de statistiques explique qu’il est dû « principalement » à un recul de 4,8 milliards de la « formation brute de capital fixe ». Un simple coup d’œil dans un lexique financier permet de savoir que la formation brute de capital fixe (FBCF) mesure, précisément, l’investissement. Un lexique de la Banque mondiale précise même que ce chiffre mesure y compris « les achats d’équipements, constructions de routes, de chemins de fer, etc., écoles, hôpitaux »… C’est donc bien l’investissement des collectivités locales qui a reculé fortement en 2014.

Avec les autres bonnes nouvelles dans le domaine économique, baisse de l'euro, du pétrole et taux d'emprunt très faibles, nous sentons déjà des effets de redressement du pays, par exemple sur l'immobilier qui commence à frémir. Dans deux ou trois ans, nos communes trouverons, je l'espère, un rythme de croisière plus serein malgré la baisse des dotations qui va continuer de s'accélérer. En attendant, la France aura passé la crise aigue sans tomber dans les difficultés dramatiques de la Grèce.

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