samedi 10 janvier 2015

Cérémonie des voeux et hommages

Hier soir, nous avons maintenu la cérémonie des vœux, parce qu'il s'agit pour nous de l'instant démocratique et pédagogique le plus important dans notre commune chaque année. Ce n'est pas une célébration festive. Après la journée nationale consacrée au deuil, il importait que la vie sociale reprenne aussitôt son cours normal, car c'est la meilleure façon de dire non aux ennemis de la démocratie.

Minute de silence, puis applaudissements nourris de toute la salle pour les forces de l'ordre et de secours mobilisées dans tout le pays.

Au nom de votre conseil municipal, je vous souhaite une bonne année 2015, qu'elle soit pour Ecommoy éclairée par de hautes aspirations intellectuelles. On peut en faire la prédiction, après tout nous sommes dans le 500ème anniversaire du règne de François Ier, ce dirigeant humaniste qui revenant d’Italie fit prendre son essor à la Renaissance en France. Les arts adoucissent les mœurs.

L’année 2015 devra contribuer à adoucir les mœurs.


La vie municipale en 2014


Une avalanche de promesses


L'année 2014 a commencé par une prolongation de la période des fêtes de noël, qui a duré un trimestre. Un trimestre de lettres au Père Noël, mais nous avons essayé de démontrer à quel point beaucoup de promesses n’étaient pas tenables, et nous avons pour notre part formulé des prévisions raisonnables. Nous savions que se préparaient de très mauvaises surprises pour après les élections municipales.
Nous savions déjà comment faire avec moins de moyens. Mais l’étendue des réductions drastiques a surpris tout le monde. Avec les coupes dans les dotations, les communes de France ont déjà en moyenne perdu ces dernières années 10% de leur « pouvoir d'action ».

Les lendemains qui déchantent


On nous a appliqué le gel des dotations depuis 2011. On nous applique désormais une coupe budgétaire pour l’ensemble des collectivités d’1,5 milliard d’euros en 2014, puis de 3,67 milliards en 2015, et idem en 2016 et 2017. Au final, cela représente plus de 28 milliards d’euros de manque à gagner en cumulé de 2013 à 2017. La part des communes dans la baisse est de 40% de l’effort total demandé aux collectivités locales ! Cette part est portée à 60% si on y englobe les communautés de communes.
En conséquence, en 2014, les communes françaises ont déjà réduit de 10,2% leurs investissements. C’est deux fois plus que la baisse généralement observée en début de mandat. On s’attend à une baisse des investissements annuels de –20% en 2017 et de -30% en 2018.
Certes, ce sont surtout les villes et moins les communes rurales qui sont touchées, parce que des mécanismes de péréquation (redistribution des villes riches vers les communes pauvres) sont en progression.
Notre intercommunalité est davantage impactée par les réductions de marge de manœuvre que notre commune. La CCOBB subit la disparition de certaines entreprises. L'appauvrissement de l'Orée de Bercé Belinois a surtout éclaté au grand jour après le départ de Guécélard en 2014. C'est le fonctionnement qui s'avère de plus en plus tendu selon les prospectives financières. Nous subissons de plein fouet les baisses de dotations de l'Etat au titre du fonctionnement (DGF -13%), effet cumulé avec le départ de la commune de Guécélard... Les aides de la Caisse d'allocation familiale sont elles aussi en baisse constante et spectaculaire depuis plusieurs années. Elles ont été divisées par deux par rapport à 2005 ! Parce qu'il y a de plus en plus de collectivités qui ont mis en place des activités enfance, il faut partager le gâteau.
Et, il n’y a pas que les baisses de recettes, il y a des charges nouvelles :
Les Temps d'activités Pédagogiques coûtent 291 000 euros par an !
Les plans gouvernementaux et départementaux nous obligent à déployer la fibre optique (FITH).
L’urbanisme intercommunal. L’Etat va cesser d’être service instructeur pour les communes au 1er juillet 2015. Cela aura un coût d’environ 4 euros par an par habitant, très compétitif parce que nous nous sommes engagés à mutualiser avec la cinquantaine de communes concernées du Pays du Mans.
Le législateur nous incite fortement à passer en PLUI. Après les municipales, nous avons connu le vote de la loi pour l’accès au logement et pour un urbanisme rénové ALUR. Si nous ne prenons pas le virage du PLUI, la CCOBB va perdre en 2018 sa DGF bonifiée de 183 000 euros par an ! Mais cette considération financière ne doit pas être l’élément déterminant dans cette affaire éminemment stratégique. Le PLUI est une bonne chose dans un schéma classique d’une ville centre avec des communes modestes autour. Mais, il peut se révéler être un piège dans notre configuration. Parce que certaines de nos communes membres n’acceptent pas la rationalisation des investissements et du développement.
Un exemple, extrait du Compte rendu du bureau communautaire de décembre 2014, au moment de savoir si St-Biez en belin allait enfin donner son accord pour la répartition 2015 du FPIC : « Mme la Présidente demande à M. xxxxx la décision prise par son conseil municipal concernant le partage du FPIC. M. xxxxx répond que son conseil municipal a le sentiment que la CdC n’apporte pas grand-chose à la commune. Ils ont l’impression que tous les équipements sont basés sur Ecommoy.” Cette phrase a été répétée au conseil communautaire...

Quand on pense que certains habitants des communes alentours sont plus proches de nos infrastructures que certains habitants du bout des Guérinières ou de la campagne d’Ecommoy, qu’ils profitent depuis des décennies sans verser un centime, ça laisse songeur !..
De vifs débats sur les mesures à prendre ont donc démarré à la Cdc dès le début du mandat, au cours desquels cette attitude s’est confirmée : les communes ne veulent pas diminuer leur train de vie ou renoncer à leur promesses électorales pour transférer des compétences. Au mieux, on se prépare à grouper des achats. En refusant de lui transférer des recettes, les élus se déchargent sur leur Communauté de la pression fiscale. 
Lorsque nous avons du délibérer sur une nouvelle répartition du FPIC (Fonds de péréquation intercommunal et communal), j’ai demandé que la totalité des recettes nouvelles de cette péréquation aille à la Cdc, mais il a fallu transiger pour du 50%/50%. Ainsi chaque commune continue à toucher de l’augmentation de cette recette nouvelle alors que c’est la Cdc qui a de nouvelles compétences !
Le résultat de cette attitude des communes est que ça ne suffira pas pour la Cdc et qu’elle va programmer l’augmentation des impôts.
Cela dit, il n’y a pas que chez nous. A Château-du-Loir, les maires successifs ont monté les effectifs de police municipale à 4 personnes, et la nouvelle 1ère magistrate a même embauché un directeur de cabinet. Pendant ce temps, la Cdc de Château-du-Loir va devoir faire voter une augmentation de 18% des impôts communautaires en 2015…
En France, il y 10 fois plus de communes que dans les autres pays d’Europe ! 10 fois plus d’élus indemnisés, de secrétaires de mairie etc, et d’agents de l’Etat pour contrôler tout ça (receveurs municipaux, contrôle de légalité)… Le législateur essaye depuis 45 ans de réaliser des fusions de communes. Il y en a quelques unes qui saisissent en ce moment l’opportunité : il y a une promo sur les fusions : une fusion réalisée = 3 années de garantie d’échapper à la baisse de dotation ! On peut même fusionner toutes les communes d’une Cdc si on veut, cela s’appelle une commune nouvelle. Le Massif de Perseigne l’a fait au 1er janvier 2015. On y réfléchit ailleurs. Mais dans le Belinois, il faudrait déjà réussir à regrouper Laigné et St Gervais ! Une utopie, pauvre contribuable !
Et bien nous, nous ne voulons pas de l’augmentation des impôts communautaires. Nous voulons des économies dans les communes et dans la communauté, les deux sont liés.
Quel service public va-t il falloir réduire ou supprimer ? Quel prestation va t-il falloir faire payer davantage ? Nous ne pourrons pas éviter ces questions très longtemps. Nous y sommes déjà. Ou alors il faudra se résigner à abandonner des investissements, expliquer à la population pourquoi certaines promesses électorales ne pourront pas être tenues. Elles ne pourront pas toutes l’être.
 
Des engagements tenus en 2014 :
 
L’achèvement de la restauration de la GRAND MAISON.
La réalisation de la place Henri IV
La construction d’un hangar aux services techniques
La poursuite des liaisons douces du collège vers les Guérinières
La poursuite de la rénovation des éclairages publics obtention du label ville étoilée

Au total nous avons réalisés 2 050 000 euros HT d'investissements.
 

Les projets à mener en 2015


Nous devons continuer à penser notre développement urbain harmonieux, avec une priorité désormais assumée à la sécurité. Nous ne pouvons malheureusement pas compter sur le respect du code de la route par un certain nombre de personnes. Chacun aujourd’hui se croit plus intelligent que la Société, et trouve une bonne raison pour enfreindre les règles. Il n’y a alors pas de meilleure solution que de multiplier les contraintes physiques (ralentisseurs, potelets etc).
La poursuite et la fin des travaux d’aménagement de la Christophlère, du Jouberdier et de la rue Moulière.
La poursuite des liaisons douces et la réouverture du chemin de l’abreuvoir
L’aménagement de la rue André Teroy par la création de trottoirs et de traversées sécurisées sur plateaux ralentisseurs

Il n’y aura pas vraiment de nouveautés sur ce budget. On s’attachera surtout à préparer les gros investissements du mandat (gymnases, parking gare, rénovation de l’ancien collège avec au RDC l’agrandissement de la cantine municipale)
L’originalité de l’année à venir c'est que 2015 sera placé sous le signe des arts à Ecommoy.
Nous essayerons de valoriser notre patrimoine de la Grand Maison avec l’organisation d’un parcours découverte de la commune, ce sera aussi l’occasion de faire connaître des artistes locaux. Mais ce dont on parlera sans doute le plus, c’est de l’arrivée d’une équipe de tournage en février pour un projet innovant. Le tournage d’un clip musical avec des vedettes de séries du petit écran. Ecommoy et certains de ses sites en seront le décor pendant une semaine, rien de plus normal pour un projet intitulé « Once Upon Our Time » évoquant les contes de fées confrontés à la réalité contemporaine. C’est un projet imaginé par une de vos élues, qui se doit d’avoir un financement participatif pour éviter d’être vampirisé par des boites de production.
Nous améliorerons encore la bonne image de la ville et l’accueil des visiteurs. Mais la culture ne saurait justifier des dépenses que si elle se traduit en retombées économiques pour la collectivité, si cela profite aux commerce local, en particulier en centre bourg. C’est mon avis.
Regardons l'avenir. Il est moins inquiétant qu’ailleurs : l'attractivité de notre territoire restera forte situé tout près du noeud autoroutier du Mans, un des carrefours de l'Europe de l'Ouest, notre zone d’activités dite des « Portes du Belinois » au lieudit le Cruchet va démarrer au premier semestre 2015.
Notre attractivité intercommunale va se renforcer aussi par le démarrage du projet d’une seconde maison médicale en zone commerciale nord. C’est un projet privé, mais ça ne nous empêche pas d’y être favorable. L’important c’est que chacun trouve réponses à ses besoins.
Il faudra quelques temps avant que l'on tire le fruit de ces investissements. Aussi pourrions nous sans attendre exploiter une piste qui n'a pour le moment peut-être pas été suffisamment exploitée : le tourisme. Des équipements de loisirs ou de culture pourraient voir le jour, si les acteurs du secteur se donnaient la main. Cela supposerait une coordination des initiatives privées et publiques. Il faut savoir innover ! Votre Conseil municipal doit savoir accompagner les initiatives comme il l’a fait avec le passage du camping en gestion privée. Là encore c’est une réflexion qui devrait obligatoirement être intercommunale. D’ailleurs le projet de loi de Nouvelle organisation territoriale de la République se propose de confier obligatoirement la compétence tourisme aux communautés de communes. Le tourisme va nécessiter des investissements nouveaux pour prendre le virage du numérique ! Les petits syndicats d’initiative n’ont d’ailleurs déjà plus le droit de se dénommer ou s’afficher office de tourisme, parce qu’ils ne sont pas capables de prendre ce virage. Il faudra donc un office de tourisme intercommunal à terme.
Cela nous amène à évoquer le Conseil Général, compétent aussi en matière de tourisme.

Les élections départementales et régionales vont avoir lieu en 2015.


Je me suis posé la question de l’éventualité d’une candidature. Après tout, je suis issu d’une famille du nord Sarthe, j’ai étudié au Mans et fondé mon foyer dans le sud du département. J’ai surtout constaté un certain nombre d’anomalies au détriment d’Ecommoy depuis le départ de François Jacob de la vice-présidence du Conseil Général chargé des finances.
 
Pourquoi le projet d’élargissement de la route de Pontvallain pour le passage des poids lourds a t-il été abandonné ? Pourquoi n’y a t-il aucun projet de raccorder l’échangeur écomméen et les ZAC de l’A28 vers l’Ouest du Département ? Pour des raisons financières ? Les 18 millions d’euros de la déviation de Château-du-loir dépensés malgré l’autoroute ont-ils épuisé le budget des routes à 20 km à la ronde ?
Des interrogations de ce genre, il y en aurait d’autres à formuler.
 
Mais, est-ce en intégrant une équipe d’élus parrainés par les partis politiques que l’on peut le mieux poser les questions qui interpellent ?
Si j’étais conseiller départemental, si je disais oui aux personnes qui m’ont proposé de les rejoindre, pourrais-je conserver ma liberté de parole ? Est-ce que je pourrais continuer à organiser une classe sauvage dans une école face à une administration entêtée ? Pourrais-je parler des enfants maltraités et des fonctionnaires aveugles ? Pourrais-je dénoncer les magasins Carrefour qui ont décidé d’arrêter de faire travailler Jemini au profit d’un importateur allemand qui n'emploie personne en Europe ? La réponse est non !
 
Or, pour moi, la liberté de parole est plus importante que les mandats. Je suis et je reste un « maire bloggueur » comme avait titré un quotidien local.


Ce n’est pas d’élus prisonniers dont la France a besoin, c’est d’élus libres et intègres.


Des élus libres peuvent se faire porteur de la voix du peuple au plus haut niveau. Ce n’est pas de partis qui interdisent le débat en le ridiculisant dont les français ont besoin. Il faut des élus qui savent sortir des clivages stériles pour dire des vérités.
 
Des élus intègres : nous avons plus que jamais besoin d’un changement en forme de coup de balai. Il a commencé, certains filtres ont été mis en place qui permettent de déceler les moutons noirs de la politiques, par exemple l’obligation de déclaration de patrimoine, le non cumul des mandats nationaux et locaux etc.
Il faut aller plus loin, et pour ça il faut que cela vienne de la base, des citoyens et de leurs élus de proximité. Un certain nombre d’entre vous savent que cette préoccupation m’a dès le départ motivé à l’engagement local. Même si nous avons montré notre intégrité à la mairie d’Ecommoy, elle n’est pas toujours comprise par tous. La situation en France ne cesse de se dégrader plus vite que la classe politique n’est rénovée. La fracture causée par l’image de la classe politique alors que la plupart des élus sont honnêtes est grande. Cette fracture et cette image dégradée provoquent l’abstentionnisme et la monté des extrêmes.
On ne peut pas se contenter de la sanction, qui prend des années et ne touche que la partie immergée de l’iceberg. Il faut faire de la prévention. Et pour cela il faut des gages, des mécanismes.
Nous avons commencé nous aussi, avec notre Conseil des Sages qui en toute indépendance vis à vis des élus, assistent aux réunions des commissions municipales, et bien sûr aux séances du Conseil Municipal. Ce rôle du Conseil des sages doit se renforcer. Nous pouvons nous inspirer de la chartes éthique qu’a mis en place l’association ANTICOR pour le redressement de la citoyenneté politique.
Je vais proposer à notre conseil des sages de se constituer en comité d’éthique pour la lutte contre les conflits d’intérêts. En conséquence de cette mission, l’entrée au Conseil des sages serait davantage contrôlée.
Je m’efforcerai de faire connaître cette démarche auprès de mes collègues élus dans les années qui viennent. Même si la Sarthe se révèle plutôt peu touchée par les phénomènes d’abus par rapport à d’autres régions, il faudra être près à relayer un vaste mouvement national.
Des élus intègres dévoués aux autres, peuvent servir d’exemples. Il faut toujours des exemples dans une société, et savoir dire ce qui est bien et savoir dire ce qui est mal.
C’est pourquoi nous profitons parfois de notre cérémonie des vœux pour récompenser et rendre les honneurs à ceux qui sont un exemple pour notre communauté.


Remise de récompense aux Jeunes Sapeurs Pompiers.

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