mercredi 31 décembre 2014

Maison de santé : à ceux qui croient que c'est si simple

Plusieurs articles de ce blog ont déjà montré combien il est difficile de parvenir à créer sur un territoire une maison de santé.
Les contraintes depuis 2008 n'ont pas diminué. La situation de la démographie des professionnels est même pire dans notre Sud du Mans en cette fin d'année qu'elle ne l'a jamais été.
C'est sans doute cela qui explique que des élus et des citoyens croient devoir clamer des "c'est facile, il suffit de, il n'y a qu'à...".
Mais, attention, il faut rester lucide, la fonction d'élu ne consiste pas à faire croire que tout est possible aussi facilement. La déception est beaucoup plus grande quand on s'est trop avancé que lorsqu'au contraire nous sommes d'abord prudents. Les français ne sont plus des enfants. Ils veulent un langage de vérité.
Il me paraît donc important de livrer ici quelques informations pour que les décideurs mesurent l'ampleur des efforts à fournir.


I - Il y a moins de médecins au Sud du Mans qu'il y a 6 ans.


En effet, Mulsanne vient de perdre un médecin. Laigné-en-belin va perdre ses 2 médecins dans les mois à venir.

Problème : comment disposer d'un projet de santé écrit par des médecins avec suffisamment de praticiens engagés pour la maison de santé s'il n'y en a même plus sur le territoire ?

Certes, le projet peut s'établir sur plusieurs sites, et donc des médecins de différents sites peuvent entrer dans le même projet de soin. Mais, il en faut au moins deux, voire trois, sous le même toit. En tout cas c'était la règle posée par l'ARS encore en 2014.

 

II - Cela coute cher, et il y a moins d'argent public disponible qu'il y a 6 ans.


La baisse des dotations de l'Etat aux collectivités locales représente 30Milliards d'euros sur 4 ans. Les niveaux de subventions ne sont donc plus les mêmes. Un exemple en forme de  "je l'avais bien dit" : concernant le projet de Maison de santé à Château-du-Loir qui était complètement déraisonnable par son ampleur, et qui ne pouvait pas bénéficier des subventions telles qu'annoncées initialement.

Il est très difficile de réaliser une maison de santé pluridisciplinaire à moins de 1 Million d'euros (pour environ 500 m²). Les normes d'accessibilité et de sécurité sont drastiques. Le projet de maison de santé privé à Ecommoy s'est vu refuser son premier dossier de permis de construire par la commission départementale d'accessibilité et de sécurité pour un problème de largeur insuffisante de couloirs, alors que j'avais pourtant mis un avis favorable sur le dossier.

Les subventions possibles à mon avis à partir de 2015 ne dépasseront pas les 40% d'un projet de 900 000 euros.


III - Les acteurs déjà en place


Il y a donc à présent deux maisons de santé pluridisciplinaires en développement sur Ecommoy, qui vont répondre à de nombreux besoins à des kms à la ronde (environ 500m² de surface chacune). Cela n'aura rien couté aux communes des alentours...
Les praticiens semblent donc apprécier la ville pour diverses raisons, dont certainement les commodités, notamment les commodités d'accès, les routes, le train, les taxis, les commerces. La commune met par exemple à disposition un logement pour les stages que de jeunes kinés viennent effectuer à Ecommoy.
Comment pourront s'harmoniser ces initiatives qui n'ont jamais pu l'être jusqu'à maintenant ?
Je n'ai pas la réponse, je n'ai que des questions.

En attendant d'y voir plus clair, il n'y a plus qu'à vous souhaiter pour 2015 en avant gout des vœux de demain, une bonne santé !

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