lundi 10 mars 2014

Leur programme à la loupe, Acte 1 l'art de faire des doublons et des dépenses de fonctionnement inutiles

A l'heure ou tous les responsables économistes constatent qu'il faut réaliser des efforts importants de réduction des dépenses publiques, et pour cela mutualiser davantage, voilà qu'Ecommoy se distingue par des candidates aux municipales qui n'ont pas de vision d'avenir pour la commune. A contre temps, elles veulent revenir 30 ans en arrière dans l'ignorance des contextes actuels.
En effet, à trop vouloir en promettre, elles s'engagent à conduire des actions qui très souvent vont faire doublon avec ce qui existe déjà. C'est le syndrome de la multiplication des agences d'Etat dénoncé récemment par la Cour des comptes, constat alarmant face à ces comportements d'élus qui pour des raisons de compétition politique multiplient les structures et le nombre de fonctionnaires.
Voilà ce que ça donne lorsque deux candidates veulent se doubler sur le même bord :

Faire de la communication territoriale déjà existante


Exploitant la détresse due à la crise économique, elles promettent de mettre en place ce qui existe déjà.
Un diagnostic de la situation économique ?
Cela est déjà fait par les services de l'Etat régulièrement et par les chambres consulaires. Il existe en particulier un dispositif de concertation et d'action recensant toutes les questions économiques dans le Sud Sarthe, cela s'appelle « Agir pour le Sud-Sarthe » et c'est piloté par l’Agence régionale Pays de la Loire Territoires d’Innovation depuis mars 2013.
Créer une cellule de développement économique ?
Cela existe déjà à la Communauté de communes. Une chargée de mission s'en occupe à temps plein. En outre, il existe déjà une émanation du Conseil général de la Sarthe qui s'appelle Sarthe Développement. Ces structures font de la prospection, de l'information pour valoriser l'installation sur des zones d'activités intercommunales comme celle des Truberdières. Il n'est plus de mise qu'une commune seule puise dans son budget pour de telles actions puisque la fiscalité professionnelle va aux communautés et au Département. La compétence développement économique est d'ailleurs une compétence obligatoire des communautés.
 


Faire du social en doublonnant les interlocuteurs


Nos concurrentes semblent préoccupées par le social. Elles s'imaginent sans doute dans une élection présidentielle ou au moins départementale, car les communes n'ont qu'une compétence résiduelle dans le social. Ce sont les départements qui ont le premier rôle dans ce domaine.
Certes, chaque commune peut venir en aide ponctuellement à ses habitants, par l'intermédiaire de son Centre communal d'action sociale, mais c'est toujours dans des conditions très encadrées par le Code de l'Action Sociale.
En particulier, Ecommoy bénéficie déjà d'un tissu associatif important qui mène la plupart des actions de terrain (banque alimentaire, boutique du cœur, insertion par le travail, aide à domicile, portage de repas etc). La commune subventionne largement ces associations, c'est pour cela que le CCAS en lui-même n'a pas une activité débordante. Si le CCAS se met à casser la dynamique associative, on va augmenter très fortement les dépenses publiques municipales directes et remplacer les bénévoles par des fonctionnaires supplémentaires.
En ce qui concerne des actions qui ne sont pas proposées sur la commune en revanche, elles sont accessibles sur des communes toutes proches qui disposent d'un Centre social intercommunal. Là encore, nos candidates préparent des doublons avec la Communauté de communes qui cherche de son côté à harmoniser les interventions dans toutes les communes du territoire. Pour cette raison aussi, l'idée d'une maison d'assistance maternelle est complètement fantaisiste à l'heure ou le CIAS de la Communauté, seul compétent, cherche désespérément à faire des économies pour faire face aux rythmes scolaires...
Enfin, la même remarque sur le doublonnage des actions proposées avec l'existant associatif peut-être fait lorsque l'on nous parle de « sorties ». Il y a déjà de nombreuses opportunités qui sont offertes par les anciens « ainés ruraux », il paraît qu'ils sont en plein Mouvement, et il y a aussi les sorties organisées par le Syndicat d'Initiative d'Ecommoy qui fonctionne très bien.
les gens qui viennent au repas du CCAS le font vraiment parce qu'ils en ont envie, pas parce que c'est payé par le contribuable.


Subventionner des professions libérales qui gagnent déjà leur vie chez nous


Non seulement nos concurrentes vont augmenter les dépenses, mais elles vont aussi réduire les recettes !
Par exemple, on promet la réduction des loyers à la Grand Maison de santé, jugés trop chers.
Mais ce n'est pas le plus extraordinaire.
Il y aura vote de subventions supplémentaires par le Conseil municipal pour les nouveaux installés sur la commune, même si par exemple ils posent leurs valises en limite d'une commune voisine, et même si en réalité ils pratiquent déjà depuis plusieurs années dans notre ville. Nous avons le cas actuellement d'un jeune praticien encouragé par le Département de la Sarthe, le service où travaille Rachel Beucher, à nous demander une subvention de 7500 euros pour son installation alors qu'il exerce déjà ici depuis 3 ans, cumulables avec la subvention de 7500 euros du Département.
Et oui, il faut savoir que les subventions pour les professions de santé existent déjà, elles sont mises en place par le Département sarthois.

 

Faire le travail de la gendarmerie à la place de l'Etat


Une candidate promet la grosse artillerie en matière de sécurité, d'un coup de stylo sur une convention signée avec la gendarmerie. Elle fait croire que cela permettra d'obtenir une meilleure intervention. Quelle duperie. Les gendarmes d'Ecommoy sont en sous-effectif depuis de nombreuses années, et les interventions et patrouilles sont effectuées à l'échelle de 3 brigades (Moncé, Ecommoy et Parigné) afin de limiter la casse.
En réalité, au lieu de permettre davantage d'interventions de gendarmerie pour la commune, la convention permet à la gendarmerie d'associer la police municipale à ses actions... Il ne reste donc plus qu'à embaucher des policiers municipaux.


Faire davantage la fête avec l'argent public


La fête semble être le dénominateur commun de nos deux candidates concurrentes. Elles ont même pensé à une semblable grande fête du cheval en même temps...Comme quoi, à trop écouter certains ânes, on finit par être leur mule.
Multiplier le nombre des fêtes conduites par la commune est une idée qui induit automatiquement une multiplication des dépenses de fonctionnement. Sachant que les agents communaux passeraient leur temps à monter et démonter des stands et des estrades, à vérifier le matériel, à le réparer, il faudrait en embaucher à proportion du nombre d'animations créées. Ils en font déjà beaucoup pour les nombreuses animations conduites par les associations très dynamiques de la commune, sans que l'on en rajoute à foison.
Si le comice agricole a été institué cantonal et tournant sur les différentes communes, c'est bien pour éviter que cela soit toujours les mêmes contribuables qui le soutiennent, alors n'allons pas créer un comice municipal.

Pour les partisans du bling-bling, il s'ajoute la relance des dépenses d'éclairage public à contre-courant de ce que commencent à faire les villes les unes après les autres sous le coup des augmentations du coût de l'électricité et des taxes sur l'éclairage public en particulier.

Sur les investissements, on constate aussi des incohérences importantes montrant l'ignorance du contexte que connaît la commune,  (à suivre).