jeudi 5 juillet 2012

A mes amis centristes : ne pas tomber dans le piège de la radicalisation

Le vrai centriste se doit d'être logique et non idéologique. Il se détermine par sa réflexion propre, par son expérience. C'est fondamentalement un « étudiant », il étudie les questions sans a priori avant de faire son propre choix.

Sous le sarkosysme, le centriste se devait logiquement de prendre ses distances avec le pouvoir et ses excès. Le rapprochement avec la gauche, la pénétration des électeurs de la gauche modérée dans le mouvement centriste apparaissaient comme tout à fait normal.

Mais les français qui vont aux urnes ne votent pas majoritairement pour les candidats trop logiques. La plupart de ceux qui font l'effort de se déplacer ont besoin de repères. J'aurais tendance à croire que beaucoup d'abstentionnistes seraient par essence des centristes, si par exemple le vote blanc était comptabilisé. Ils sont centristes puisqu'ils ont compris que la vérité ne sortira pas des urnes, et donc ils « se foutent un peu du résultat ». Les votants, eux, savent qu'une grande partie de ce qui leur est promis ne sera pas possible, mais ils veulent être menés par un pouvoir fort, par des espoirs forts, ils se déplacent.

A présent, donc c'est une majorité de gauche modérée, mais de gauche réelle qui a pris le pouvoir. Le candidat porteur de vérité a été liquidé par le système électoral français.
C'est lui qui avait raison sur les comptes publics, sur l'austérité, sur la nécessité de changer de modèle de gouvernement en réalisant l'Union nationale. Mais les français ont tranché, ils ont voulu continuer dans le système du clivage, un clivage qui va être au moins aussi fort que sous le sarkozysme. Les premières heures de la nouvelle Assemblée Nationale ont démontré que la confrontation allait être très dure, puisque l'on va défaire par idéologie des bonnes choses qui ont été faites par les sortants, et l'on va instaurer par idéologie des promesses qui vont encore fracturer et déstabiliser davantage la société française au nom de la doctrine.

Les électeurs et soutiens de F. Bayrou vont alors avoir la réaction naturelle, et logique, de se déporter sur la droite après s'être éloignés un temps vers la gauche.

Mais, c'est là l'objet du présent billet, se déporter sur la droite ne doit pas signifier se jeter par désespoir à sa remorque purement et simplement. Ce serait rayer d'un trait de plume ces quelques années intéressantes de tentative d'émancipation qu'il ne faudrait pas totalement renier.

C'est pourquoi je n'approuve pas les prises de position des portes paroles sarthois de l'Alliance centriste au lendemain des élections législatives 2012.

Comme je viens de l'expliquer, il serait logique de se rapprocher à présent de la droite, mais il n'est pas besoin de se montrer plus à droite que la droite pour se faire accepter parmi elle ! Je vise par là les propos tenus ces derniers jours par des élus de l'Alliance Centriste sarthoise qui expriment des positions idéologiques et non logiques.
A Loïc et à ses proches, je dis : les français se foutent de vos combats d'arrière garde contre l'avortement ou l'euthanasie. Ce n'est pas en exprimant des positions contre la contraception par exemple, que vous décollerez des 2% que vous avez réalisés en sarthe aux législatives.
Je trouve scandaleux de vouloir régir la liberté des autres au nom d'une influence religieuse. Je ne soutiendrai jamais ça. Et pour tout dire, je suis déçu par ces positions exprimées qui ne sont vraiment pas une priorité nationale, même s'il y a des dérives dans ces pratiques par manque d'encadrement et de moyens des services publics (santé, éducation, prévention).

La République repose sur sa devise « Liberté Egalité Fraternité ». Personne n'oblige quiconque à avorter ou à contrer notre féconde Nature, il me semble ? Je ne veux pas refaire ici le débat alors, je me contente de vous dire que vous êtes hors sujet.