lundi 25 juin 2012

Maisons de santé, le modèle unique imposé par les médecins libéraux aux communes

Etrange impression ressentie par les élus des territoires sarthois après la conférence organisée au Conseil Général par le cabinet d'avocats FIDAL et l'Union Régionale des Professions de Santé URPS à l'abbaye de l'Epau la semaine dernière.
Il s'agissait de présenter les étapes de la création d'une maison de santé pluridisciplinaire pour répondre à la pénurie des professions de santé.

On a alors eu la confirmation que c'est compliqué à un point tel que les avocats se font forts de travailler pour les monteurs de projet.

Des témoignages des médecins présents, il ressort que :

Les exigences à réunir sont encore accrues depuis l'apparition de ce nouveau modèle d'exercice

Les logiciels adaptés aux partages entre professions différentes n'existent pas encore.

Bref, au final, il faut 3 à 5 ans pour monter un projet et le voir sortir de terre.

Mais, si cela prend un temps aussi colossal, pas d'inquiétude, les organismes de sécurité sociale payent parfois les médecins libéraux lorsqu'ils assistent aux réunions avec les élus pour définir les projets.

A la question posée dans la salle « nos médecins n'ont aucune envie de passer des mois à plancher sur de tels projets », une jeune médecin répond que la phase de rédaction des projets peut être réalisées par les élus...

Par contre, les praticiens qui acceptent d'intégrer les Maisons de santé n'ont toujours aucune obligation d'y rester. Ils peuvent plier bagage quand bon leur semble. Au pire, les plus jeunes boursiers des Conseils généraux s'engagent à ne rester que 3 ans.

A la question « puisque 80% des jeunes et futurs médecins préfèreraient être salariés, pourquoi ne présentez-vous que ce modèle et pas celui des centres municipaux de santé comme celui de la Ferté-Bernard ? », le représentant de l'URPS répond que c'est une mauvaise solution qui mobilise encore plus de médecins pour participer aux gardes (voir polémique entre l'URPS et le maire de la Ferté publiée il y a quelques mois dans le Maine Libre).

En résumé, élus corvéables et contribuables généreux, vous devez tout faire pour les professions de santé sans vous poser de questions. L'important n'est pas tant de rendre un service public mais de créer les officines pour les professions qui veulent absolument restées libérales.

A ce compte là, beaucoup d'élus seront repartis dubitatifs, voire découragés. Espérons que les nouvelles générations de médecins et de parlementaires auront davantage de courage que leurs ainés. Le Conseil de l'ordre des médecins vient pour la première fois d'envisager que des mesures incitatives ne seraient pas suffisantes, qu'il faudrait des mesures coercitives.


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