jeudi 10 novembre 2011

Le silence ou l'écrit

Presque six mois de silence se sont écoulés depuis mon dernier billet sur la réforme de l'intercommunalité et la situation politique locale qui en découle sur notre territoire. Mais dans la presse de ce jour paraissent une fois de plus des articles sur une de nos communes affichant son souhait de quitter notre Communauté pour intégrer Le Mans Métropole.

A ce stade, on ne peut plus se taire. Les électeurs de notre territoire doivent savoir.

En vérité, ce que j'aurais pu écrire entre mai et juillet 2011, au vu des propos et des attitudes observés dans nos réunions communautaires, aurait probablement été d'une rare brutalité, et c'est pour cela que je n'ai rien publié jusqu'à aujourd'hui. En cela, je ne suis pas le seul à avoir préféré le silence, provisoirement. De nombreux élus de notre territoire ont été abasourdis par la tournure des évènements et n'ont pu « qu'accuser le coup » reçu. Avant de réagir, il fallait tenter des discussions entre « hommes », comme disent certains, et faire le moins de vagues possibles. Mais le débat raisonné n'a pas pu s'installer.

Nous avons donc écrit ensemble à celui qui nous semble le premier acteur de nos difficultés, puisque en tant que Président et maire d'une commune voulant partir, il défend des positions contradictoires et incarne des intérêts divergents, au moment d'un important tournant pour notre collectivité. La copie de notre lettre signée par tous les vice-présidents, et même par un maire non membre du bureau a été remise en juillet à M. le Préfet de la Sarthe.

Une simple question se pose : serait-il possible qu'autant de communes affichent le souhait de quitter la Communauté si nous avions un Président facteur de cohésion ?

Rappel de la situation motivant notre désaveu du Président.

En décembre 2010, notre Président a commencé à colporter que sa commune quitterait la Cdc qu'il préside. Janvier 2011, c'est par la presse que nous apprenons qu'il reproche à sa propre Cdc d'avoir « démontré ses limites en matière de solidarité intercommunale ».

Décryptage : la cdc aurait refusé des actions en faveur de Moncé-en-belin (presse septembre 2011). Lorsque, j'ai demandé en Conseil quelles actions étaient refusées sur Moncé, je n'ai eu droit qu'à un refus de réponse.

En fait, je me doute bien de ce qui a froissé, je l'ai même dit en Conseil, notre Président n'accepte pas de ne pas avoir été suivi par son bureau et ses élus dans des projets « bancals » sur sa commune.
Que la Cdc ait renoncé à préempter les Serres de la Belle- (amiantées) et laisse un agriculteur bio y développer une filière courte, que la Cdc temporise et gèle la viabilisation de terrains desservant des zones qui se révèlent être des zones humides non constructibles, et enfin bien sûr que la reprise communautaire des activités enfance jeunesse fragilise l'association du Val Rhonne à Moncé.
Car sinon comment expliquer un tel comportement de la part d'un président à qui nous avions voté la confiance en début de mandat. Il nous semblait important d’être présidés par un élu expérimenté à l’heure des défis qui s’ouvraient à l'époque : réorganisation de l’enfance jeunesse, maîtrise des dépenses et des recettes de l’école de musique, réalisation de la piscine, aménagement des zones d’activités jusqu’alors restées, pour la plupart, relativement vides (hormis à Moncé).
Ces tâches étaient telles qu’elles impliquaient une grande honnêteté intellectuelle, en plus d’une forte disponibilité. Malheureusement, à plusieurs reprises, nous avons constaté que notre gouvernance ne répondait pas à nos besoins.
Lors de la création du CIAS (enfance jeunesse), le président a mis en porte à faux l’intérêt de notre collectivité. Plusieurs fois, son comportement lors de réunions ou manifestations en présence de représentants de la société civile, ou de partenaires institutionnels, a dépassé les limites de la correction, donnant une image déplorable de notre territoire.
Ne souhaitant pas déstabiliser plus avant notre Communauté, nous avons même dû sommer notre président de se tenir à l’écart de la gestion du CIAS naissant. Mais, cela laissait intact un certain pouvoir de nuisance, qu'il serait trop long de démontrer ici... Ces nuisances ont motivé notre courrier demandant au président sa démission.
Nous avons donc écrit en substance: « Loin de contribuer au renforcement de notre Communauté, nous avons le sentiment que tu t’emploies à la diviser. Le simple fait, le plus récent et peut-être le plus grave, que tu envisages de faire quitter notre Communauté à ta commune, sans qu’aucune discussion sereine soit possible, aurait dû te conduire, en conclusion de tous les autres désaccords que tu as avec la Communauté, à renoncer à exercer la Présidence. »

A ce jour, la seule réponse obtenue a été «  on verra éventuellement si Moncé sort de la Cdc, j'envisagerai probablement mon propre départ ».

En attendant les plaies cicatrisent mal. Certains croient profiter de la faiblesse passagère pour prolonger l'hémorragie. Mais d'hémorragie, je peux vous assurer qu'il n'y aura pas si facilement.

Des auditions devant la Commission départementale, pour dire quoi ?

Nous savons que dans les tout prochains jours, la Commission départementale de la coopération intercommunale, composée d'élus du département, va entendre les communes qui souhaitent une modification de leur appartenance communautaire. Vont donc être auditionnées, Guécélard, Moncé-en-belin et Teloché.

Pour la première de ces communes, aucun problème. La réflexion est construite et cohérente, la démarche est démocratique. Lors du Conseil du 13 septembre dernier, les élus ont pu s'exprimer sur notre actualité déchirante, puisque la commune de Guécélard avait demandé un vote sur son départ. Les arguments avancés par Guécélard ont été tout à fait compris puisque le Conseil communautaire a voté favorablement à l'unanimité. Mais, concernant les deux autres communes, Moncé-en-belin et Teloché, nos débats et nos délibérations ont affiché une grande prudence, et même une grande réserve.

En effet, quelles légitimités et quels arguments ces communes peuvent-elles avoir à proposer aujourd'hui de quitter une des Communautés les mieux intégrées et les plus prometteuses du département ?
En conseil communautaire, les élus de ces deux communes n'ont pu donner aucun argument, et s'en remettent simplement à dire « nous serions intéressés à bénéficier des transports en commun de la Communauté urbaine puisque nos actifs travaillent sur Le Mans ».

Personnellement, je trouve ça un peu court. Car, c'est toute la sarthe à 25 km à la ronde qui travaille avec ou sur La Métropole mancelle !

Alors au-delà de ça, on se demande bien quels arguments vont pouvoir avancer les élus de ces communes à d'autres élus étrangers au territoire et qui en savent un peu plus sur la gestion publique locale, alors qu'ils ne peuvent pas en avancer véritablement vis-à-vis de leurs propres partenaires actuels !

On ne peut que se navrer de cette situation et regretter la spirale dans laquelle nous sommes entrés. Teloché aurait-elle jamais eu cette velléité de départ sans le déclencheur et le pousse au train qu'a été le signal donné par notre Président ? A tout le moins, un président sage n'aurait-il pas su convaincre que la seule option réfléchie était l'ancrage dans une Orée de Bercé en plein développement ?

Et quand ce triste spectacle sera terminé, parce que les responsables départementaux auront sifflé la fin de la récréation, on aura l'air bien malin en fin de compte d'avoir dépensé du temps et de l'argent à des chimères sans lendemain.

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