dimanche 20 février 2011

Demandes ouvertes aux candidats aux élections cantonales 2011

Nous vivrons dans quelques semaines les dernières élections cantonales de notre histoire. Pour un certain nombre de spécialistes, l'apparition du conseiller territorial en 2014 pourrait bien en outre provoquer la suppression des Conseils généraux. Les Conseils généraux ont souffert, il est vrai, d'un déficit démocratique certain en raison de la sur-représentation des zones rurales. Il a ainsi fallu limiter les conflits d'intérêt possibles dus à un trop grand nombre de mandats cumulés par les dirigeants des Conseils généraux (loi du 5 avril 2000), la jurisprudence a même découvert des incompatibilités entre la fonction de chef de service des conseils généraux et un mandat local. On pourrait multiplier les critiques, mais là n'est pas mon propos. Il s'agit pour moi de proposer à la future majorité départementale, quelle quelle soit, de fermer la page des conseillers généraux la tête haute, en s'attaquant à quelques défis non surmontés en Sarthe.

Le premier d'entre eux serait de faire des propositions d'action en faveur de la protection de l'enfance au sens large, en développant les actions en faveur de l'aide à l'éducation au sein des familles, et des actions de prévention du mal-être des adultes et des adolescents. Il s'agirait de travailler pour corriger les caractéristiques sarthoises de repli psychologique sur soi face aux difficultés de la vie, et que l'on sorte enfin des statistiques les plus noires des suicides, des incestes etc. Pour marquer de l'ambition en la matière, il faut que l'on n'entende plus les salariés des services sociaux dire qu'ils ne peuvent que "proposer une prestation" en matière de protection de l'enfance, "seulement avec l'accord des familles", dès lors que ces familles sont plus introverties et secrètes que la moyenne des familles en France.

Le second défi concerne la menace de multiplication du trafic de poids lourds dans notre département. Connaissant les projets de la Métropole mancelle en matière de plateforme, il faudrait ne pas rater la mise en place des taxes dissuasives sur les routes départementales (écotaxe transport). Il existe un nombre important d'entreprises de transports qui n'utilisent pas du tout les autoroutes, alors que nous sommes très bien innervés par elles. Parallèlement, les autorités nationales et préfectorales n'ont de cesse d'accorder de plus en plus de facilités à des transports hyper-lourds. Ces transports détruisent nos routes départementales et communales mais les départements de la Région n'ont pas l'air d'avoir la volonté d'agir en faveur de la sécurité et de la tranquillité de leurs contribuables (refus de la Mayenne d'instaurer la taxe en nov 2010). On dit pourtant que le passage d'un seul camion semi-remorque équivaut au passage de 100 000 voitures individuelles. En fait, il y a des positions de conseils généraux totalement inconciliables. Certains veulent que zéro kilomètre de leur réseau soit impacté, d'autres un kilométrage beaucoup plus important qu'imaginé.
Cette taxe rapporterait pourtant plusieurs millions d'euros à la Sarthe qui se dit trop pauvre pour relier l'A28 qui sort à Ecommoy aux axes routiers de l'Ouest du département et de la région. Notre chef lieu de canton n'a pas la chance de voter en 2011, c'est un des rares chef-lieu de canton avec bretelle d'autoroute en France à ne pas avoir de route transversale digne de ce nom.
J'aimerais dire à tous les électeurs sarthois des cantonales que leur vote est particulièrement important en 2011 parce que le scrutin pourrait être serré. Dans ces conditions, il leur appartient de demander comme moi à leurs candidats leur position sur les sujets qui "pêchent".

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