samedi 9 janvier 2010

Une maison médicale pluridisciplinaire à Ecommoy

Maison médicale pluridisciplinaire : sur ce sujet, nous n'accepterons pas de leçons de ceux qui étaient en situation de faire quelque chose et qui ne l'ont pas fait, nous laissant dans l'embarras de trouver un local provisoire en 2008, en quelques semaines, après notre prise de fonction à la mairie.
Si on avait eu une réflexion sur les besoins sociaux de nos habitants plus tôt, on aurait vu depuis longtemps qu'à Ecommoy il fallait un cabinet de groupe pour les médecins. De toute façon, c'était évident avec les départs annoncés de médecins, et la pyramide des âges de notre commune (rapp Aubry). Il était prévisible, comme le montrent toutes les études, que les médecins ne voudraient plus exercer seuls, et ne souhaiteraient plus investir dans les locaux de leur activité professionnelle. Il y a les statistiques nationales, et les nôtres, la dernière fût réalisée par la Communauté de communes en 2009. 80% des nouveaux médecins sont des femmes. Tous veulent vivre avec leur temps, et pouvoir se consacrer à leur famille, à leur couple. Et aussi être mobile, en fonction des aléas de la vie. C'est légitime, et rien ne pourra aller contre ça. Par conséquent, dans les régions peu attractives, il n'y aura plus de médecins que si on leur facilite la vie, en leur permettant d'exercer en cabinet de groupe, en leur permettant de pouvoir réserver leurs vacances à l'avance, comme n'importe qui.
Au lieu d'anticiper ces évolutions, avant notre arrivée, la commune n'en voulait rien assumer, arguant que c'était à l'initiative privée de s'organiser (article OF 2005). D'ailleurs, l'idée était de faire un lot à construire par les médecins au beau milieu d'un lotissement de Nexity. Quand le libéralisme devient une religion, il rend aveugle et sourd. Affirmer que la maison médicale se serait faite par l'investissement personnel des médecins est une vue de l'esprit ! Si tout était ficelé au point de s'installer sur un lot à construire, pourquoi les médecins nous auraient-ils dit dès avril 2008, « nous ne voulons pas investir »? Qu'est-ce qui aurait pu expliquer un si brutal changement d'intention ? Pourquoi seraient-ils allés financer eux-mêmes sans aucune subvention ni aucune mise en réseau, alors qu'avec les projets publics, les locaux sont financés, les réseaux sont activés, et les équipements médicaux sont subventionnés ?
L'an passé, j'avais indiqué que nous devrions être classés en zone déficitaire car nous ne l'étions pas dans la cartographie établie en 2005. Aujourd'hui depuis juin 2009, notre Communauté est reconnue sous-dôtée par la CPAM72. Les aides qui étaient possibles s'en trouvent donc augmentées, à des conditions très précises posées à des échelles plus globales que la commune. Les conditions du CG72 sont d'être à moins de 2,7 jeunes médecins pour 5000 habitants, nous sommes à 2,6 :
le CG72 (160 000EUR maxi/ 1 projet par com com), la CDL du CG72, le Pays (CTU), la DDR (Etat)Le Conseil Régional, les Fonds européens...
Les professionnels peuvent bénéficier du FICQS pour leur installation (Fonds d'intervention pour la qualité et la coordination des soins, si ils pratiquent en réseau).
Au total, les financements extérieurs des maisons médicales pluridisciplinaires des communautés de communes oscillent entre 40 et 80%. La démonstration est faite ! C'est bien aux collectivités publiques, chez nous, qu'on le déplore ou non, de construire les locaux de certains professionnels de santé.

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