samedi 9 mai 2009

Discours du 8 mai : aujourd'hui et hier même combat

En ce 8 mai 2009, nous célébrons la fin d'un conflit mondial, et la fin d'un holocauste, puisque nous honorons aussi le souvenir des victimes de la déportation. C'est un jour heureux, un jour de gloire !
Le message de Monsieur le secrétaire d'Etat Jean-Marie Bockel le rappelle « le second conflit mondial s'est illustré tristement par le mépris de l'humain... le 8 mai évoque ainsi la victoire des valeurs de la civilisation contre la barbarie, le triomphe de la démocratie contre le totalitarisme nazi »
Et pourtant, maintenant je vous adresse ce message plus personnel : sombres sont les jours que nous vivons actuellement. En effet, certains sont victimes d'une nouvelle forme de persécution, beaucoup moins grave cette fois car non irréversible, mais cette nouvelle persécution reste sélective, encore une fois. La guerre économique est là, elle fait des victimes chaque jour par centaines, dans nos communes.
Ne dramatisons pas, gardons la mesure et restons raisonnables, notre système social français est de ceux qui prennent le mieux en compte ces situations. Mais pour combien de temps encore ce modèle social résistera-t'il ? Combien de temps avant que les réformes et les faits accomplis remplacent les principes que les français ont proclamés dans la Constitution de 1946, la sécurité sociale, le droit de mener une vie décente par le travail, le principe du respect de la dignité humaine ? Le danger est réel. N'oublions pas qu'à chaque fois que les peuples ont connu une misère économique semblable, ils ont mis leur destin dans les mains de démagogues mégalomanes, soit pour des révolutions marxistes, soit pour des solutions fascistes. Les démagogues sont toujours là. Baissons la garde et ils en profiteront, de manière tout à fait démocratique et légale, comme par le passé. Ils sont de redoutables metteurs en scène.
Ne tardons pas alors à jeter, dès aujourd'hui, l'opprobre sur ceux qui devraient montrer l'exemple, qu'ils soient élus, ou parachutés, locaux ou nationaux. Tout dirigeant qui tient des propos grossiers en public témoignant d'une agressivité et d'une absence de respect, n'est pas digne de parler au nom du peuple français, car il banalise la violence faite à l'humain, il en prépare l'avènement.
Trop de dirigeants ont oublié ce qu'est la dignité. C'est la pudeur de ne pas étaler son argent, son pouvoir. C'est la pudeur de ne pas glorifier l'argent de quelques uns auprès de la masse qui ne l'a pas, ou ne l'a plus.
Alors, qu'est-ce qui nous préserve à présent ? En quoi faut-il continuer de croire ?
C'est dans le Droit et dans la lumière des esprits qui ont tracé le chemin du Droit qu'il faut croire lorsque le pouvoir politique devient immoral.
Soyons fiers et prêts à défendre notre justice et notre droit trop souvent décriés par le pouvoir politique, lorsqu'ils font l'objet de tentatives d'intimidation. Soyons prêts à crier si la réforme de l'instruction se traduit par le renforcement de la mainmise du politique sur les enquêtes les plus sensibles.
Soyons fiers d'habiter dans le seul pays démocratique et laïc dont le droit permet d'interdire un spectacle d'exposition de corps humains décharnés, car le corps n'est pas objet de commerce chez nous. http://www.paperblog.fr/1838256/lexposition-our-body-interdite-cadavres-exquis-sindigner-ou-non-par-mathieu-touzeil-divina/
Soyons fiers et prêts à défendre nos intellectuels et nos universités que ceux qui ont uniquement la culture de l'argent et du rapport de force traitent avec mépris. Opposons nous à toutes les tentatives de division du peuple, par la banalisation du communautarisme ethnique et religieux que l'on nous prépare avec la nouvelle notion de « action positive » et de « statistiques ethniques ».
Apprenons aux jeunes générations que le combat d'aujourd'hui est le même que celui vécu par la génération de 1945. Les anciens ont mis à bas la dictature, les jeunes doivent agir de sorte qu'elle ne se relève jamais.
Je terminerai alors par citer le message des déportés envoyé aux mairies de France :
« De l'issue de la seconde guerre mondiale, ne dépendait pas seulement la victoire ou la capitulation d'un Etat ou d'une coalition mais le triomphe ou la défaite de toute une conception raciste et hégémonique du monde. Après 64 ans, il est inadmissible que des crimes avérés soient ignorés ou même contestés. Plus que jamais, en ces temps d'incertitude, les déportés invitent leurs concitoyens à se garder des idéologies de l'exclusion et du nationalisme dominateur qui furent le fondement de cette idéologie perverse. Avant la disparition des derniers survivants, nous incitons nos descendants, les historiens et les pouvoirs publics à sauvegarder la mémoire des événements douloureux que nous avons vécus ».
Mesdames et Messieurs, les élus d'Ecommoy vont apporter dès cette année des réponses aux inquiétudes des déportés, aux festivités du 11 novembre 2009. Nous allons organiser les 13 et 14 novembre à la salle polyvalente un festival de la mémoire de la guerre qui associera étroitement les jeunes et les anciens autour d'animations et d'expositions. Vous en saurez bientôt l'essentiel, sur lequel nous commençons le travail à présent. Merci à tous pour votre attention.

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