Il y a quelques jours, nous avons reçu la visite d’un groupe d’étudiants en Master géographie-urbanisme pour leur présenter notre Petite Ville de Demain. Mes collègues professeurs m’ont alors demandé comment nous avions pu mener tant de projets en quelques années, et sur l’instant j’ai répondu « cela me surprend moi-même », car oui on s’approche de la 18ème année de mes mandats. J’en suis presque à la moitié de ce que la loi de limitation dans le temps envisageait, loi qui ne fut jamais adoptée…
Les faits sont là, les résultats parlent d’eux-mêmes. La commune est plus attractive que jamais. Par exemple, notre maison médicale de centre-bourg a passé son dixième anniversaire. Un site magnifiquement rénové sans aucune subvention extérieure auquel peu de personnes croyait, une élue municipale actuelle y a même manifesté son opposition en femme sandwich à l’époque… Sans ce site nous n’aurions pas dans quelques semaines une chirurgienne dentiste avec tous les équipements les plus modernes de radiologie. Le conseil municipal investit plus de 70 000 euros dans ces appareils. Mais ils pourront servir à un deuxième dentiste dans le même cabinet, par demie semaine. Je lance cet appel.
Les étudiants en urbanisme ont évidemment trouvé très intéressante notre politique locale. La modification du PLUi adoptée unanimement début 2024 a ouvert la voie d'un développement économique majeur à Ecommoy. Tout le monde en a parlé, car un collectif s'est constitué pour dire non au développement économique au sud d'Ecommoy. Factuellement, l'enquête publique a convaincu la totalité des communes de la région d'Ecommoy et surtout l'unanimité des conseillers communautaires présents lors du vote définitif de la modification n°2. On peut s'en réjouir pour les retombées financières qui vont bénéficier à la population, à la Communauté de communes et à la ville d'Ecommoy, grâce au projet d'usine de pellets, aux projets sur la zone du Cruchet (plateforme logistique). Rien ne dit que cela verra vraiment le jour dès 2025, car l'incertitude économique domine, mais on peut le souhaiter.
Nos réflexions sur les documents d’urbanisme nous apprennent énormément. Par exemple, que la population du Belinois est en déclin démographique comme le reste de la Sarthe. Le département est en situation de stagnation de population par un solde naturel négatif, donc il subit un fort taux de vieillissement. Nous sarthois faisons face à une diminution de la population de – 0,1% entre 2014 et 2020, avec un taux de croissance moyen de -0,22%/an à l’horizon 2070, soit -61 000 habitants avec bientôt 31% de séniors (selon Insee). L’OBB est caractéristique d’un vieillissement accéléré.
Chacun peut comprendre qu’en milieu rural la question de l'existence de possibilités d'emplois pas trop loin de son domicile est cruciale. En effet, un des maux de la société contemporaine est l'allongement des trajets domicile-travail. De ce point de vue, tout le monde ne peut pas bénéficier d'un RER, d'un métro ou de bus quotidiens et à toute heure. Pour atteindre la future décarbonation des territoires, on doit s'orienter vers un rééquilibrage des circuits d'activités autour de bassins de vie de villes moyennes. L’Etat le sait, et c’est pour cela qu’il mise de plus en plus sur les petites villes. C’est ainsi qu’il nous a enfin intégré dans la Zone "France Ruralité Revitalisation" (FRR). Concrètement, des aides fiscales et sociales soutiennent la création ou la reprise d'entreprise. Cela contribue ainsi à rajeunir notre population. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si nous obtenons une micro-crèche privée dont la construction démarrera en 2025.
Voilà pour le préambule déjà de quoi voir la vie en rose.
Bilan 2024
Beaucoup de choses ont changé au cours de l’année 2024. Je ne souhaite pas évoquer le contexte politique national, mais le surcroit de travail que nous ont causé les élections multiples. Je tiens à remercier les rares citoyennes et citoyens qui se mobilisent encore pour la tenue des bureaux de vote et surtout pour les séances de dépouillement, les agents municipaux aussi.
Ce climat national voire international de remise en cause perpétuelle des pouvoirs n’est pas sans lien avec un autre aspect déplaisant qui se développe : les fausses rumeurs et les manipulations. L’an passé, nous avons été attaqués de tous côtés par un drôle de virus : le FN24 ou Fake News2024. J’ai passé l’année à remettre l’église au milieu du village :
Une rumeur pernicieuse a circulé pendant plusieurs mois concernant l'arrivée d'une trentaine de familles d'immigrés qui seraient parachutés dans l'immeuble de la rue de la piscine, car la municipalité a en effet décidé après avoir fait les calculs de ne plus le gérer.
Puis, il y a eu les rumeurs sur les impacts du projet de logistique. Je les ai démenties pour la plupart sur Internet et dans le bulletin municipal.
Une autre fake news concerne les sequoias de la rue du gal Leclerc. Les sequoias qui sont en Sarthe ne vivent même pas 300 ans, à peine 250 ans, et ils sont tous en train de s’assécher car ils ont été plantés à la même époque vers 1860. Alors, il est mensonger d’agiter la population en disant que la commune va abattre des arbres qui vivent 1500 ans. En tout état de cause, la future ludo-médiathèque préservera la biodiversité avec le respect des obligations légales de végétalisation, 25 nouveaux arbres en plus de ceux conservés. Le programme immobilier vient de franchir un tournant décisif après plusieurs années de maturation et nous le présenterons dans quelques jours au associations et habitants qui ont suivi la démarche d’élaboration concertée du projet, car nous rappelons que ce sont les habitants qui ont exprimés leurs souhaits quant au contenu du futur équipement.
Poiriers de Chine, Tilleuls à petites feuilles, Erables de Buerger... Nous préparons un bel avenir pour Ecommoy. Et c’est encore une occasion de revenir sur de fausses informations véhiculées, fondées sur la difficulté à comprendre comment nous parvenons à investir autant.
Contrairement à l’idée qui pourrait se faire jour, la commune est peu endettée. Sa dette a diminué de 30% sur ce mandat. D’ailleurs, l’emprunt doit être relancé parce que les investissements en cours vont être amortis sur plusieurs générations. En effet, nos investissements engendrent des économies durables de fonctionnement. Il ne serait pas équitable de les faire supporter par des augmentations d’impôt pesant seulement sur les habitants de la période.
Sans vouloir revenir en détails sur les nombreuses réalisations menées par la commune, décrites régulièrement dans la presse, et dans le bulletin municipal, on peut citer pour l’an passé :
La signature des marchés pour les travaux de l’école pour une opération à 4,5 M TTC subventionnée avec 1,5 M de divers partenaires, soit le tiers.
La rénovation des huisseries de l’école maternelle, qui se poursuivra
La rénovation des toitures des ateliers communaux
La mise en LED de tous nos feux tricolores a été terminée. Y ont été ajoutés des radars de circulation pour les feux route de Tours et Place Foch. Avec ces modifications, nous constatons une réduction des ralentissements route du Mans en fin de journée.
Malheureusement l’année 2024 a été marquée par des pannes, souvent au niveau des composants électroniques, peut-être à cause des pluies et tempêtes fréquentes, auxquels s’ajoutent des délais anormalement longs pour obtenir les pièces de rechange. Il y a aussi de plus en plus de vandalisme sur l’éclairage public, nous sommes victimes de voleurs de câbles sectionnés pour être emportés. Les assurances ne couvrent pas ce type de détériorations, la réparation est à la charge de la collectivité. Les assureurs veulent de moins en moins couvrir les communes !
Beaucoup de choses qui ne se voient pas demandent des efforts et de la ténacité et ne nous garantissent aucune gratitude. L’année 2024 a été bénéfique pour le passage à l’adressage numérique, obligatoire partout en France. De même un travail de fourmi randonneuse a été conduit pour la refonte des chemins de randonnées. Sur ces deux dossiers, notre conseiller municipal Jean-Marie Perrotin a été d’une aide décisive. Qu’il soit remercié pour son bénévolat !
Mais pour l’essentiel, l’année a été consacrée au montage des projets importants qui vont démarrer :
Perspectives 2025
En 2025, de petits changements s’annoncent pour les habitants, mais ils ont été bien anticipés.
Mise en service de la ligne de transport en commun illygo, qui n’aurait pas été possible sans le transfert de la compétence communale mobilité à la CCOBB, qui l’a ensuite confiée au Pays.
Le recensement aura lieu du 16 janvier au 15 février. Il est obligatoire. Les résultats sont utilisés pour calculer la participation de l’État au budget des communes. Les données collectées permettent d’ajuster l’action publique aux besoins de la population en matière notamment d’équipements collectifs (écoles, maisons de retraite, etc.), de programmes de rénovation des quartiers et d’offre de moyens de transport.
Le compostage : le nombre de composteurs distribués sur la commune a été de 927. Ils vont apporter leur lot de réduction de déchets produits ! Je remercie les élus municipaux qui ont participé à cette opération pédagogique indispensable.
Des commerces nouveaux vont prendre leur envol, la téléphonie, l’onglerie, la restauration asiatique, dans la continuité d’une dynamique de réouverture sans précédent connue fin 2024, même sur la place Lescève.
Pour la commune, de gros dossiers seront conduits en 2025
- Poursuite et fin des travaux de l’école publique
-Réflexions sur les usages futurs du groupe I (associations de pratiques culturelles, Ecole de musique)
- Démarrage du chantier de la ludo-médiathèque
-Rénovation des vestiaires des terrains de foot du collège
-Aménagement du cabinet dentaire en vue de son ouverture en mars
-Aménagements piétons route du Parc
Bien entendu des travaux de voirie, pour s’adapter au développement économique, en particulier route du Mans le Tourne à gauche en vue de l’implantation d’Aldi, et route de la Prasle en vue de l’usine à pellets de Sarthe Energie.
Un dossier qui nous tient à cœur, de bourg, sera le lancement des études de l’aménagement du centre-ville. L’obligation de réduire la quantité d’eau pluviale arrivant en station d’épuration annonçait une mise en séparatif de trois km de réseau dans le centre d’Ecommoy. Face à ce scenario couteux, la CCOBB et la mairie ont étudié des alternatives afin de traiter une partie du problème à la source. Ainsi, l’opération consistera à démarrer les travaux par la rue du Cormier et un bout de la route de Mayet fin 2025. Sur ce tronçon on récupèrera une énorme quantité des eaux de pluie en obtenant la mise aux normes des très nombreuses habitations mal raccordées.
Ainsi l’étude du schéma d’eau pluviale de la commune s’est révélée très utile, car il a abouti à une prévision de travaux inférieures aux premières hypothèses, 1,7 M au lieu de 3,4 M !
Les places de la République, celle du général De Gaulle seraient impactées en 2027. Là, on pratiquera la désimperméabilisation maximale, ainsi que le déraccordement des immeubles. Ceci réduira considérablement les problèmes de surcharge du réseau. Nous aurons donc toute l’année 2025 pour concerter tous les acteurs des futurs aménagements de la Place de la République. C’est le cabinet Citadia qui a été choisi pour mener ces démarches avec les commerçants et les habitants. Certains s’étonneront que pour une histoire de pluvial, on refasse toute la place, qui n’a qu’une trentaine d’années. le contexte et le cadre applicable ont énormément évolués depuis 20 ans. Pour la police de l'eau, et l'Agence de l'eau qui cofinancera "Chaque phase de travaux devra immédiatement améliorer la situation globale de la commune". Cette menace est très claire et exclue apparemment l’idée de dériver les eaux vers un futur quartier de la Boissière. Je vous le dis, même si nous anticipons du mieux possible le devenir foncier de cette zone, son urbanisation est absolument non maitrisée en terme de calendrier… et pas demain la veille.
Une nouvelle réglementation issue des lois ELAN (2018), CLIMAT (2021), et APER (2023) s'applique depuis le 1er janvier 2025 et impacte les espaces publics de stationnements. Sans compter le SCOT-Plan-Climat qui sera revu adapté en 2026. Or donc, la place de la République devra de toute façon être repensée entièrement.
La rue Carnot, avec les rues du Général Leclerc et Henri Boullard, ne seraient alors plus aussi prioritaires. Et même si elles devront y passer, la réfection pourrait intervenir bien plus tard, après 2030 ! C’est donc de votre patience et de votre esprit constructif dont nous aurons besoin chers écomméennes et chers écomméens, en contrepartie de notre réciproque, ce sont là de très bons vœux que je formule.
Vous aurez compris, que de grands enjeux sont devant nous. Ces projets importants ne pourront pas être terminés avant la fin du mandat, ils seront en cours et décisifs pour l’avenir d’Ecommoy. On ne pourra pas se contenter d’une gestion communale approximative dans les prochaines années. A l’heure où la France n’entreprend pas les réformes structurelles qui lui permettraient de se redresser, tout sera de plus en plus difficile. De la même manière, les enjeux au niveau de la Communauté de communes seront très grands et il sera temps qu’Ecommoy en prenne le guidage. Comme je dis parfois, si c’est trop facile, ce n’est pas intéressant. Il faudra des élus impliqués et imaginatifs, bienveillants, pour administrer au mieux notre chère commune, et en grand nombre, car la ville se développe. Je ne la laisserai jamais entre des mains de personnes narcissiques qui cherchent uniquement à améliorer leur statut social et sont prêtes à diviser pour y parvenir. Je suis prêt à m’en entretenir avec les personnes qui seraient intéressées par la démarche, car j’ai toujours cette envie de vous fédérer, en passant par les suffrages, chers écomméens et chères écomméennes, lorsqu’en viendra bientôt le moment.
Mais en attendant, Vive Ecommoy et Vive 2025 !
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