lundi 17 juin 2013

Il serait temps de se souvenir aussi des guerres de religion

Réflexion livrée aux écomméens le 8 mai 2013 :

Une proposition de loi a été adoptée par nos deux chambres, il y a quelques jours faisant de la journée du 27 mai  la journée nationale de la Résistance, journée ni fériée, ni chômée, le texte prévoit que pendant cette journée, dans tous les établissements d’enseignement du second degré, les enseignants consacrent une partie de cette journée anniversaire au thème de la Résistance. Cette nouvelle loi s'ajoute à une loi de décembre dernier instituant le 19 mars comme journée nationale du souvenir «des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie".
Dans le journal Le Monde du 27 mars 2013, on apprenait que cette journée était souhaitée depuis plusieurs années par l'Association nationale des anciens combattants et amis de la Résistance (Anacr), mais les historiens finissent par être sceptiques. "On célèbre déjà la mémoire de la Shoah le 27 janvier, les victimes de la déportation le dernier dimanche d'avril, la victoire des Alliés le 8 mai, Jean Moulin le 17 juin, l'appel de De Gaulle le lendemain, les victimes de Vichy et les Justes en juillet, cela fait déjà beaucoup : à un moment trop de mémoire tue la mémoire", estime ainsi André Kaspi, auteur en 2008 d'un rapport sur la modernisation des commémorations.
Personnellement, je me demande même si cela ne finit pas par être contre-productif. Nos élèves ont ils la ressource pour se souvenir de ce dont il faut se souvenir, si on leur demande tous les 4 matins de se pencher sur une commémoration à thématique si rapprochée ? Est-ce qu'au fond, ils ne risquent pas surtout de retenir que « résister c'est bien", que prendre les armes pour agir par la force est légitime ? Contre qui sont-ils enclins à résister aujourd'hui ?  En fin de compte, certains se conforteront dans l'idée très raccourcie qu'on peut résister aux autorités, à la loi, dès lors que l'on trouve sa cause juste !
Je trouve dommage que pour des raisons politiciennes on focalise uniquement sur notre histoire récente, alors qu'il y aurait tant d'autres commémorations intellectuellement enrichissantes à célébrer. Il y eut d'autres guerres que nos ancêtres ont vécu dans nos terroirs, dans nos fermes, et que l'on ne songe jamais à commémorer, à part pour un centenaire.
Je trouverais important par exemple que l'on instituât en France une commémoration annuelle de l'édit de Nantes qui mit fin à 36 ans de guerres civiles, de français contre français. On peut toujours rêver qu'un jour un chef de l'Etat républicain songe à commémorer l'œuvre d'un grand roi qui rapprocha les protestants et les catholiques, qui montra que l'Union pouvait être plus forte que la désunion, la tolérance plus grande que la haine. En attendant, puisque ce grand roi est venu à Ecommoy, au moins une fois (27 novembre 1589) établir son camp avec son armée pour préparer la prise du Mans, et peut-être est-il venu plusieurs fois au 16ème siècle tant il avait un intérêt particulier pour le Sud Sarthe (Prytanée de La Flêche), je proposerai à notre conseil municipal que l'on se souvienne à notre manière de ces conflits là en donnant comme nom à la nouvelle place que nous allons construire dans quelques mois, et inaugurer en 2014, le nom de place Henri IV. Derrière nous, cette place sera reliée par voie piétonne à la place de la République par, une allée que l'on pourrait alors appeler Allée Arnaud de Beauville, seigneur de Fontenailles capitaines des armées royales dans le Maine et la Normandie, qui obtint du roi Henri IV l'autorisation d'établir notre marché communal en 1594.
1594, 2014, cela fera 420 ans depuis cette date, et depuis le couronnement officiel d'Henri de Navarre.
Et voilà comment on passe de 1945 à 1594, il suffisait d'inverser les chiffres !

1 commentaire:

alain DECUQ a dit…

Bonne idée de donner le nom d'HENRI IV à une place d'ECOMMOY; seul roi de FRANCE originaire d'Occitanie et d'ailleurs élevé en cette magnifique langue d'oc qui est la nôtre.
Certes, le bon roi Henri aimait à revenir à la FLECHE, seigneurie de sa grand-mère paternelle ,Françoise d'Alençon.Et lui même seigneur de la Flèche à sa mort. Peut-être savait-il y avoir été conçu au château des Carmes?
Mais était ce la seule raison ? Ne voulait-il pas contrecarrer SAUMUR, l'académie protestante en fondant un collège? ne voulait-il pas se faire pardonner le bannissement des jésuites,(mes maîtres),ou remercier Clément VIII d'avoir annuler son mariage avec la stérile MARGOT ?ou bien,une beauté locale en ce nord est Anjou n'aurait-il pas tout autant attiré notre Vert-Galant?
Qu'importe! Je me permets de vous recommander l'ouvrage (suite) de M. CONSTANT qui n'avait jamais été écrit, sur le fils puiné du Bon Roi HENRI,(2 ans lors de l'assassinat),GASTON D'ORLEANS,qui s'était préparé comme son père, à la monarchie éclairée, voire constitutionnelle à l'anglaise, s'il n'y avait pas eu le couteau de RAVAILLAC ou bien la naissance ... bien tardive.... de son peut être neveu LOUIS le 14ème qui nous projeta dans l'absolutisme et plus tard dans la sanglante révolution.
Les commentaires sur le blog de Nadine"des auteurs près de chez vous "sont intéressants je crois.
Je ne saurai vous inviter à deman der à M.CONSTANT s'il ne viendrait pas animer une soirée sur HENRI IV et son fils,GASTON, lors de l'inauguration de la place,où se trouve la bibliothèque ,seul lieu public de culture permanent ,pour l'instant, de la commune.
Bien à vous
Alain DECUQ

pour la petite histoire, l'autre seul roi d'"Europe" éduqué en occitan,en Bordelais, fut RICHARD COEUR DE LION?