Ainsi donc, nous venons d'assister en Sarthe à une élection hors norme, marquant le triomphe de la radicalité intégrale à droite. Je ne suis pas de ce parti, mais il se trouve que je connaissais assez bien les deux candidats.
L'un, Jean-Pierre Vogel, parce qu'il est sénateur sarthois après un beau parcours d'élu local, un expert -comptable qui avait accompli ses études à la faculté de droit et d'économie du Mans, ancien Vice-Président du Département, en charge de la gestion du Service Départemental d'Incendie et de Secours - un des mieux managé de France si l'on en croit un rapport récent de la Cour des comptes -, bref un élu local et national expérimenté et sérieux.
L'autre, Maxime Meunier, parce qu'il est le fils d'un boulanger de ma commune, enfant chéri élevé à l'UMP, pré-ado déjà membre du Conseil départemental des jeunes, puis ombre de Béatrice Pavy, et candidat malheureux aux municipales de 2014 avec Muriel Fiez, le garçon s'est fait remarquer par de basses manœuvres dignes des célèbres séries d'intrigues politiques à la Maison Blanche.
La Sarthe informée se souvient encore de l'entre-deux tours des élections municipales d'Ecommoy. Rappelez-vous en 2014, rallié soudainement à Rachel Beucher, il tempêtait à la salle des fêtes au micro: "Il faut battre Gouhier ! Parce que Gouhier c'est la gauche !". On a bien rigolé ce soir là.
L'élection de samedi dernier est donc la continuité de la technique "tout est bon pour gagner".
Pour l'emporter sur un Républicain aux convictions solides, dans un parti qui a perdu 70% de ses membres en 2017 (les juppéistes et d'autres étant partis vers EnMarche), il faut incarner la ligne dure de chez dure.
En effet, quand vous voyez qu'un nul comme Wauquiez s'est fait élire haut la main par tout ce qu'il restait des militants LR, vous devez vous attendre à ça.
Donc le positionnement est clair, on assume la ligne Wauquiez ! Et plutôt deux fois qu'une avec le soutien de "Sens Commun". Vous vous rappelez ceux qui promettaient la Manif pour tous et étaient prêts à casser du Pédéraste ? Comment le savons-nous ? He bien c'est le candidat perdant qui le dit dans la presse : quand Maxime Meunier s'est déclaré candidat très tôt en juillet, il n'y avait plus que 350 adhérents chez LR Sarthe, puis au moment du vote 650. Un beau 300 de plus d'un seul coup ? Mais où donc sont-ils allés les chercher ? Il fallait en tout cas une structure très bien renseignée sur les opinions les plus radicales de la droite française pour pratiquer une campagne de coups de téléphone appelant à voter Meunier le candidat du renouveau qui n'a peur de rien. Les fichiers des irréductibles qui avaient pris les cars sarthois contre le mariage pour tous, puis étaient montés dans ceux de la dernière chance de François Fillon, ont peut-être bien resservi.
Je sens qu'on va encore bien rigoler pour les municipales en Sarthe.
Sébastien Gouhier.
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