Depuis mars 2017, seules les mairies équipées d'un dispositif de recueil des données biométriques, pour numériser les empreintes digitales, sont en mesure de délivrer des papiers d'identité. Elles ne sont que 17 en Sarthe à en détenir, alors que les 361 communes sarthoises proposaient ce service il y a encore quelques mois. Et s'il n'y a plus d'obligation d'aller dans la mairie la plus proche de chez soi, plus question d'improviser. Il faut prendre un rendez-vous. Les mairies des petites villes connaissent un chamboulement de leur service d'accueil et d'état civil. A Ecommoy, plus de la moitié des appels téléphoniques reçus concernent les renseignements pour ces papiers, les prises de rendez-vous, et les complications multiples (administrés mécontents, rejet par la préfecture pour le moindre défaut du dossier - ex un infime trait sur la photo indétecté au moment du scan-).
La compensation attribuée par l'Etat à nos communes représente à peine le quart de la charge supplémentaire à financer ... Les petites communes, elles ont moins de travail, mais ne reçoivent pas moins de dotation de fonctionnement à ce titre ... En toute logique, elles pourraient donner un coup de main aux communes submergées à travers la mise en place d'un service intercommunalisé. Seulement, comme elles sont énervées d'avoir perdu la mission de recueil des dossiers pour leurs habitants, cela se passe mal, ce sont les citoyens qui trinquent (délais moyens deux mois pour le premier rendez-vous).
Certes, cette réforme constitue une évolution navrante du service public, bien qu'inéluctable avec le développement des technologies et la diminution des moyens financiers. Mais, les défauts du nouveau système se ressentent plus durement encore dans leurs effets pour les citoyens lorsque certaines petites mairies baissent les bras et ne font rien pour arranger les choses : refus de renseigner correctement leurs habitants qui arrivent parfois sans même savoir qu'il faut un rendez-vous, non accomplissement des démarches en amont qui permettent de réduire les délais d'attente (prédemande à remplir sur Internet ou dans sa petite mairie), refus de mutualiser en organisant des services communs intercommunaux. Certains diront que les 17 communes concernées sont forcément parmi les plus à même d'embaucher, sauf qu'on a souvent l'occasion de démontrer que moyenne/grosse commune ne veut pas toujours dire plus riche d'une part, et d'autre part, la dimension des espaces des locaux et des matériels n'est pas extensible dans nos mairies qui sont souvent de vieilles bâtisses.
Face à cette situation, le Préfet de la Sarthe a écrit à tous les maires et à tous les Présidents de Communautés. Espérons qu'ils vont entendre l'intérêt de leurs administrés à ce que se constitue une solidarité intercommunale pour une fois en faveur des moyennes/grosses communes victimes de cette réforme.
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