mardi 22 avril 2025

La réponse au GNSA par l'adjoint d'Ecommoy à la biodiversité, lui aussi professeur de Sciences de la vie et de la terre

Le GNSA français, dont le GNSA sarthois reprend le narratif, a une stratégie de communication dénonçant une "triple arnarque". Ils font du lobbying auprès de tous les pouvoirs publics en invoquant à chaque fois Francis Hallé pour qui "replanter un ou des jeunes  arbres pour remplacer un vieil arbre est une triple arnaque". Voici ce que l'adjoint au maire d'Ecommoy en charge de la biodiversité leur répond :


"Madame.

Merci pour ces renseignements mais je connais  Francis Hallé. C'est un botaniste tout à fait remarquable. Mais ce n'est pas parce qu'il est compétent dans son domaine qu'il a raison sur tout.

Quand on est convaincu d'une cause, on recherche des arguments pour la défendre, c'est tout à fait normal. Mais ce n'est pas pour cela qu'il faut dévoyer la réalité.

La principale arnaque est plutôt ici de faire croire aux gens que la seule intention de  sauvegarder  des arbres géants en ville va permettre de préserver la biodiversité  locale et aider à lutter contre les effets du dérèglement climatique. Ce que je regrette c'est le manque de vision sur ce qui est en train de se passer et l'immobilisme auquel conduisent, involontairement , ce qui semble relever de  bonnes intentions.

En effet  F.Hallé écrit : 

"Rappelez vous que, à Villeurbanne rue Marc Sangnier, on a abattu des platanes adultes pour réaliser des pistes cyclables. Où est donc la logique écologique??"

La logique écologique c'est bien de favoriser, entre autres,  les mobilité douces pour créer des conditions favorables à l'utilisation de moyens de déplacement moins émetteurs de GES.... Je suis surpris que M.Hallé ose écrire cela! Couvrir la France de forêts ne suffirait même pas à absorber tous les GES produits par les transports, les industries, l'agriculture, et le numérique!  Il va finalement dans le même sens que tous ceux qui critiquent ces "écolos" qui les empêchent de prendre leur  bagnole comme bon leur semble...

"... mais il faut tout faire pour qu'un arbre ne soit pas dangereux.  Il suffit de lui foutre la paix , à condition d'avoir prévu la place pour ses branches et ses racines". Il a beaucoup travaillé sur les forêts primaires :  il est donc  gênant   de faire croire, venant de sa part, qu'un arbre géant en ville aura les mêmes vertus qu'un arbre en pleine forêt amazonienne. 

Car finalement  la réalité scientifique est bien là : l'environnement urbain a considérablement changé depuis les "ravages" de l'ère industrielle et on prive petit à petit ces arbres de l'espace vital dont ils ont besoin : on ne leur a donc pas foutu la paix.... et cela nous n'y pouvons rien. Bien sur que le sort de ces arbres nous préoccupe : nous avons interrogé des personnes locales connaissant bien le problème (M.JF Clémence,  forestier en retraite, et M.A. Decuq, très bon connaisseur  des arbres et président d'une association locale de préservation de l'environnement et d'autres, qui nous disent unanimement que ces arbres sont condamnés à plus ou moins court terme) : vous le contestiez mais vous n'avez pas amené d'arguments concrets contre cette idée.

Un argument de poids en voilà un dans  https://www.sequoias.eu/Pages/sequoias.htm que vous avez vous même cité en tronquant volontairement certains passages, comme vous l'aviez fait pour d'autres articles. Voilà ce qui est écrit vers la fin de l'article : 

"Ces arbres ne possèdent pas de racine centrale verticale qui leur permettrait d'aller pomper l'eau plus profondément lors des périodes plus sèches. Ces deux facteurs mettent nos séquoias en bien mauvaise posture lors de sécheresses ou de canicules prolongées.

Un autre aspect déterminant pour l'avenir de nos grands spécimens découle également du facteur racinaire, à savoir le type de surface dans l'alentour immédiat de l'arbre. Beaucoup de séquoias géants ont été plantés en milieu urbain. Si les sols aux alentours sont bitumés et empêchent l'eau de percoler jusqu'au racines courant sous la surface, l'arbre est condamné à plus ou moins court terme (le fameux seuil de croissance évoqué précédemment)."

Par ailleurs je trouve malhonnête d'utiliser principalement l'argument des places de parking pour justifier l'abattage :  nous avons bien insisté sur la fait que le projet ne pouvait se faire sans places de stationnement, pour la simple raison , évoquée avec vous en réunion et avec lequel vous étiez d'accord, que les utilisateurs  de la future ludo-médiathèque seront aussi des habitants de communes limitrophes et qu'ils y viendront en voiture. Il faut lutter contre le repli sur soi de notre société, permettre aux gens de se rencontrer autre part qu'au bistro du coin, de partager des idées, de créer de la convivialité et cet espace aidera à cela.

Sans se plaindre de quoi que ce soit (c'est plutôt une alerte) l'action politique n'est pas facile mais je peux vous assurer que nous sommes particulièrement préoccupés par la  préservation de la biodiversité sur la commune et par  la lutte contre les effets du dérèglement climatique (voir notre argumentaire développé sur le site "Unis pour Ecommoy").

Il faut que les associations de défense de l'environnement nous aident dans nos projets plutôt que nous critiquer à tout va au prétexte que nous sommes les vilains qui, par plaisir" veulent abattre des arbres sans autre soucis de l'environnement. 

Lutter contre les extrêmes c'est unir nos voix démocrates, s'écouter, tenter de se comprendre, parfois trouver des compromis, plutôt que de céder à la démagogie politique.

Le compromis serait ici de reconnaitre que ce projet est le moins pire, disons même le meilleur,  de ce qui pouvait arriver dans ce secteur.

Cordialement.

Vincent CHAUCHET

 


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