dimanche 14 juillet 2019

Nouvel urbanisme et conservation d'identité

Les profonds changements que chacun voit venir, depuis que la modification accélérée du climat est observable, ont été anticipés, et cependant ils commencent à inquiéter beaucoup de nos compatriotes. Allons-nous, français, perdre notre identité ? Avec cet urbanisme où l’on voit des constructions en centre bourg remplir des dents creuses, nous obligeant à avoir des voisins proches, avec cette manie de vouloir modifier nos habitudes de transport et de circulation, avec ces soutiens massifs à habiter un logement rénové ? Et quoi, quelle mouche les a piqués ces élus municipaux autrefois si complaisants ?

En y réfléchissant, l'explication est simple : la marque de l'Homme sur la Nature. La température au Mans a augmenté de deux degrés depuis 1959… Dans son rapport de janvier dernier, l'Observatoire national de la biodiversité a indiqué que 22% des oiseaux communs dit "spécialistes" ont disparu de nos campagnes entre 1989 et 2017 (Les causes de leur déclin sont multiples, avec en premier lieu la dégradation ou la perte des habitats et l’effondrement des populations d’insectes).
Ainsi, la loi Grenelle votée en 2010 oblige à densifier l’habitat. La loi Alur votée en 2014oblige à proposer 20% de logements aidés en centre ville. La loi de transition écologique votée en 2015 oblige à développer les constructions économes en énergie. Le Temps nous oblige, il nous transforme. Mais, comme le disait le Président Jimmy Carter « Nous devons accepter le changement mais conserver nos principes ». Nous ne faisons qu’assumer la conformité aux lois de nos actes administratifs. Certes, nous sommes obligés d’adopter un SCOT, un Plan Climat Air Energie Territorial, un PLU intercommunal, alors rédigeons les intelligemment. Nous sommes contraints d’accorder les permis d’aménager ou de construire sur des terrains constructibles en respectant la loi, et nous devons nous réjouir des nouvelles constructions qui contribuent à maintenir des commerces. Car la population d’Ecommoy n’augmente que modérément depuis trois ans. Le nombre des naissances et des habitants par foyer décline fortement (familles divorcée ou monoparentales). Toutes ces contraintes sont bien intégrées dans le projet de PLUi actuellement en phase finale d'adoption, et c'est pourquoi tous les avis des personnes publiques associées par la loi à la procédure ont été rendus favorables au projet, Chambre d’agriculture, Département, Commission des espaces naturels CDPENAF, Etat, Pays du Mans. Sarthe Nature Environnement veut prendre notre projet de PLUi pour exemple de ce qui se fait de mieux pour le reste du département.

En parallèle, nous devons accentuer les efforts pour maintenir les caractéristiques de notre commune les plus intéressantes historiquement. C'est la raison pour laquelle, j'ai incité les élus de la Communauté de communes et de la commune a donner une suite favorable à la proposition du Ministère de la Culture de modifier le Périmètre de nos sites patrimoniaux à préserver, en remplaçant les anciens périmètres concentriques par un périmètre délimité des abords PDA. A la place de deux cercles de 500 mètres autour des deux sites, il n’y aura plus qu’un périmètre dont la colonne vertébrale est l’allée de Fontenailles dont on souhaite officialiser la protection et la fonction historique. Dans sa proposition, le service du patrimoine du Ministère de la Culture se base sur un inventaire précis de nos plus beaux quartiers réalisé avec les élus municipaux et des bénévoles.
Tout cela sera bientôt discutable dans le cadre de l'enquête publique. Une commission composée de trois enquêteurs officiera en septembre.

Il y aura des permanences sur chaque commune
- en mairie d'Ecommoy le 2/09 9h-12h, le 4/10 de 14h à 17h
- à l'hôtel communautaire le 21/09 de 9h à 12h
- en mairie de St Gervais le 4/09 de 9h à 12h
- en mairie de Marigné le 10/09 de 9h à 12h
- en mairie de Laigné le 13/09 de 14h à 17h
- en mairie de Moncé le 14/09 de 9h à 12h et le 26/09 de 15h à 18h30
- en mairie de St Biez le 16/09 de 9h à 12h
- en mairie de St Ouen le 23/09 de 14h à 17h
- en mairie de Teloché le 24/09 de 9h à 12h

Ce sera l'occasion en particulier de revenir sur les principales incompréhensions déjà remontées dans quelques avis :

Ainsi les conseils municipaux de l'Orée de Bercé-Belinois, le Département, La Commission des espaces naturels et agricoles, l'Etat, le syndicat du SCOT, les communes voisines, ont été destinataires de tous les documents et ont pu nous demander des explications, car malgré des centaines de pages, tout n'est pas toujours écrit. Le dialogue est alors très utile, et nous permet de recevoir des avis favorables en dépit des "vents contraires".
Peut on reprocher à notre PLUi de ne pas inscrire des EBC (espaces boisés classés) ?
Non, depuis les évolutions législatives, il y a d'autres mécanismes de protection des boisements mieux respectueux de l'intérêt général.

Peut-on reprocher à notre PLUi de consommer inutilement des terres agricoles ?
Avec 170 hectares rendus à l'agriculture, c'est le plus remarquable PLUi pour l'instant en Sarthe de restitution de terres à l'agriculture. Pour Intermarché de St-Gervais-Laigné, le projet de déplacement répond à un besoin qui a une dizaine d'années (par manque d'espace, non conformité des conditions de travail pour le personnel, dangerosité des conflits d'usage par partage du parking avec la mairie en proximité des écoles). Dès lors que ces deux communes en couronne du Mans connaissent une augmentation de population régulière (+1% an)  et que les plans d'urbanisme visent à éviter les fuites vers des pôles commerciaux concentrés en sortie du Mans.
Peut-on reprocher le trop grand nombre de logements au mètre carré ?
La CDPENAF consultée a exprimé de forts niveaux d’attente concernant le respect de densités permettant de limiter les besoins d’extension. L’attente est d’autant plus forte sur Ecommoy qu’il s’agit de la commune qui doit accueillir le plus grand nombre de logements dans les années à venir. La densité moyenne de 20 logements par hectare imposée à Ecommoy par le PADD est respectée dans sa globalité (20,6 en moyenne dans le projet actuel) grâce, entre autres, à la densité importante de 25 logements/ha programmée sur le secteur de la Boissière (derrière l'église).
Cette densité parait importante car elle est en rupture avec les opérations d’extension réalisées il y a quelques années. Pourtant, elle reste égale ou inférieure à la densité observée sur le cœur de bourg d’Ecommoy et justifiera, pour être atteinte, de mettre en œuvre des programmes de logements diversifiés (logements, collectifs, intermédiaires, individuels groupés, individuels purs) répondant aux besoins d’une population variée (jeunes ménages, personnes âgées, etc.). Pour un agrandissement du centre ville, on ne peut évidemment pas prévoir moins de densité que ce qui a déjà été fait aux siècles passés.Alors la loi Grenelle votée en 2010 nous oblige à densifier l’habitat. La loi Alur votée en 2014 nous oblige à proposer 20% de logements aidés en centre ville. La loi de transition écologique votée en 2015 nous oblige à développer les constructions économes en énergie.

Le Temps nous oblige, il nous transforme. Mais, une jeune fille qui se mue en femme prend-t’elle une autre identité ? Un vieillard qui se courbe sous les ans est-il si différent du jeune homme qu’il a été ? Comme le disait le Président Jimmy Carter « Nous devons accepter le changement mais conserver nos principes », j'ajouterais que cela commence par conserver notre patrimoine.
Sébastien Gouhier.

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