vendredi 16 mars 2012

parrainage de maire : un devoir personnel et transparent

Avec la médiatisation de notre société, la question des parrainages est devenue un enjeu de la campagne présidentielle au lieu d'en être un préalable. Joue sans doute le fait que, après 30 ans de décentralisation, les pouvoirs des maires et donc le poids de leur reconnaissance ou de leur non reconnaissance, est jugé essentiel par les candidats et le public.

Pourtant, le parrainage, ce n'est pas un vote. C'est tout le sens de la décision du Conseil constitutionnel refusant d'appliquer pour cette raison le principe du caractère secret du suffrage au parrainage.

Chaque maire est libre aujourd'hui d'expliquer son choix, dans la presse ou sur les pages web qu'il peut utiliser comme n'importe quel citoyen.
Chacun est libre de dire s'il soutient ou si simplement il vient en aide à un courant politique qu'il n'approuve pas mais qu'il estime souhaitable de combattre publiquement selon les règles du jeu institutionnel.

Si certains maires souhaitent l'anonymat des parrainages, c'est surtout parce que certains candidats sont moins parrainables que d'autres. Mais c'est justement bien pour ça que le système a été mis en place. Parce que les maires sont les mieux informés de l'état de la société, et parce que, instruits, ils sont les moins excusables à parrainer des « escrocs » ou « des arracheurs de dents ».

En réalité, sans ce mécanisme il y aurait énormément de candidatures farfelues. Cette année, j'ai personnellement reçu une dizaine d'appel à parrainage émanant de personnes qui ont des passés sulfureux, que de simples recherches sur internet permettent de mettre en lumière.
En exprimant un parrainage, je participe au filtrage, et indirectement j'écarte du débat les gens gravement malhonnêtes. 

La transparence des parrainages me semble donc devoir être maintenue.

Le parrainage, reste un choix personnel qui ne devrait souffrir d'aucune menace ou représaille. Les maires ne devraient donc pas avoir peur de leurs collègues conseillers municipaux. Parrainer, ce n'est pas faire de la politique.  D'ailleurs, les maires devraient convaincre leurs administrés que c'est un choix personnel qu'ils font qui n'interfère pas avec la politique qu'ils mènent dans leur conseil municipal. Administrer une commune ou la France, ce n'est pas la même chose.

Pour ce qui me concerne, j'ai simplement averti mes proches collaborateurs que j'estimais le parrainage être un devoir et un privilège rare. Qu'il serait inenvisageable pour moi de parrainer une personnalité qui serait moralement incompatible avec l'idée que je me fais de la vie publique, qui serait trop radicale de par la brutalité de ses thèses ou de ses comportements ou propos.

Pour l'élection présidentielle de cette année, mon parrainage est allé à un homme qui me ressemble et qui ressemble à beaucoup de sarthois, un enseignant, un fils de la terre, qui ne ment pas et qui ne promet pas.

Mais tout cela ne ferait pas tant de bruits, si l'élection d'un seul homme ne monopolisait pas à ce point notre démocratie. Trop de pouvoirs, trop d'enjeux dans une seule main. Ce n'est pas la République...